Résumé : Ghania est hospitalisée et un chirurgien programme l'intervention pour le lendemain. Sa mère va devoir rester auprès d'elle. Amar rentre au village avec le bébé. Houria n'avait fait qu'à sa tête cette fois-ci aussi. Il reprend la route du retour avec le petit Aïssa. Le jeune voisin avait eu la gentillesse de l'attendre, et ils arrivèrent au village en quelques heures. Meriem se tenait sur le seuil de la porte. Un petit vent frais s'était levé et jouait dans ses cheveux. À la vue de son père qui revenait seul, elle accourt : -Où sont Ghania et Ma Houria ? Amar, qui était fatigué et n'aspirait qu'à un repos bien mérité, lui tendit le bébé avant de répondre : -Elles sont à l'hôpital. Ghania sera opérée demain et sa mère doit rester avec elle. Tiens. Prend Aïssa, change-le et donne-lui sa soupe et un biberon. Il n'a presque rien avalé de la journée. -Je suis un peu inquiète pour Ghania. J'aurais dû vous accompagner. Amar se rappelle de la scène qu'il avait eue avec sa femme à ce sujet et soupire : -Il n'y a rien de grave. Ghania s'en sortira avec la volonté de Dieu. Les médecins sont optimistes à son sujet. Occupe-toi donc du bébé. Veux-tu Meriem ? La jeune fille prend son petit frère, qui s'était réveillé, et se dirige vers la cuisine. Elle le dépose dans sa chaise, puis lui donne sa soupe avant de préparer un biberon. Rassasié, l'enfant s'endormit. Meriem lui change sa couche, puis le met dans son berceau. Amar sirotait un café dans la grande salle. Il avait l'air triste et pensif. Elle s'approche de lui et met sa main sur son épaule : -Tu as dis que Ghania n'avait rien de grave papa. Pourquoi es-tu donc aussi pensif ? Il se retourne vers elle : -Je suis un peu dérouté par ce qui nous arrive. Nous espérions passer de bonnes vacances et nous reposer. -Mais nous allons les passer ces bonnes vacances ! Ghania quittera l'hôpital et tout rentrera dans l'ordre. N'est-ce pas papa ? -Je l'espère ma fille. -Je vais réchauffer le dîner. Tu dois être affamé. -Non. Je ne peux rien avaler. Va dîner si tu veux. Qui a préparé à manger ? Toi ? Elle sourit : -Non. Il nous reste du couscous et un peu de sauce. Nous n'avons pas tout mangé hier. -Alors va réchauffer ce couscous et mange. Je ne veux pas que tu ailles au lit le ventre vide. -Je ne veux pas manger seule papa. Son père soupire : -D'accord. Je vais manger avec toi. Ils dînèrent en silence, puis Amar réchauffe encore un peu de café et se rassoit devant la cheminée. Sa journée avait été bien rude. Plus rude encore était sa relation avec Houria. Cette dernière devenait de plus en plus arrogante et ne semble pas porter Meriem dans son cœur. Pauvre fille, se dit-il. Il avait fallu que la mort la sépare de sa mère pour faire d'elle une orpheline à la merci de cette marâtre. Ah ! Si c'était à refaire, il ne se serait jamais remarié. Il somnole une bonne partie de la nuit sur son fauteuil, puis se lève aux premières heures du matin pour se préparer à se rendre à l'hôpital. Il réveille Meriem, et lui recommande d'être prudente et de prendre soin de son petit frère. Le bébé était fatigué et ne s'était pas réveillé de la nuit. Fort heureusement d'ailleurs, car il n'aurait pas eu le courage de s'occuper de lui. Il sort et referme soigneusement la porte. Il devrait descendre jusqu'au village et attendre le premier bus pour se rendre en ville. Vers la mi-journée, Ghania était opérée. Amar discute avec le chirurgien qui le rassure. La petite est sauvée, et dans quelques jours elle reprendra ses jeux et tout le monde oubliera ce mauvais passage. Pour le moment, on devrait la garder en réanimation, et dans la soirée, si tout va bien, on la conduira dans sa chambre. Amar remercie le médecin et revient vers Houria, qui pleurait : -Pourquoi pleures-tu ? -J'ai eu peur lorsqu'on l'a emmenée au bloc ce matin. Je craignais de la perdre elle aussi. Amar répondit ironiquement : -Tu n'avais pourtant pas peur lorsque tu avais négligé Melaaz. -Oh ! Pitié, pitié Amar, ne me rappelle pas ce mauvais souvenir ! (À suivre) Y. H.