Résumé : Ghania souffre bel et bien d'une crise d'appendicite et devrait subir une intervention. Dès son retour à la maison, Houria accuse Meriem d'être à l'origine du mal qui frappe sa sœur. Amar est sérieusement préoccupé par l'état de sa fille. Il se ravise et reprend plus calmement. -Nous devons nous rendre immédiatement en ville. Je vais voir s'il y a quelqu'un qui consentira à nous conduire avec son véhicule. Il sortit. Houria lève la main, menaçante : -S'il arrive quoi que ce soit à ma fille, tu auras affaire à moi petite vipère. Meriem laisse encore couler ses larmes et serre le petit Aïssa contre elle. Ce dernier venait de terminer son biberon et lui souriait. Houria dépose Ghania et vient le lui retirer des bras : -Donne-le-moi avant que tu ne lui jettes encore un mauvais sort. Ma parole, on dirait que tu portes la poisse en toi. Meriem se lève et se dirige vers la pièce du fond. Ghania tend ses mains pour attirer son attention. Mais trop chagrinée par les paroles de sa belle-mère, la jeune fille ne le remarque pas. Un quart d'heure plus tard, Amar revient avec un jeune voisin qui possédait un véhicule et qui avait consenti sans trop de mal à les accompagner en ville. Houria emmaillote son fils et le prend dans ses bras. Amar fronce les sourcils. Elle hausse les épaules : -Je le prends avec nous. Meriem ne saura pas s'en occuper, il est encore trop petit. Prends Ghania, elle est tellement faible qu'elle ne peut plus marcher. -Mais cela veut aussi dire que nous allons laisser Meriem toute seule à la ferme. -Et alors ? Elle est assez grande pour se débrouiller. -Je pense qu'on fera mieux de l'emmener avec nous. -Il n'en est pas question. Ta fille porte la poisse. Je ne veux pas qu'un autre malheur nous arrive encore. Amar toise son épouse. Il remarque ses lèvres pincées et son mauvais regard. Houria détestait Meriem et l'affublait de tous les maux, il n'en doutait plus. -Je ne veux pas trop tarder à discuter sur ce sujet avec toi. Mais je te promets que tu m'entendras dès notre retour à la maison. Houria serre son fils tel un bouclier contre elle, et sort pour monter dans la voiture qui attend devant la maison. Amar prend Ghania et la met sur le siège arrière avant de monter à côté du chauffeur qui démarre sans plus attendre. Il faisait chaud en ville. La circulation était dense et la pollution rendait l'atmosphère irrespirable. Amar montre l'ordonnance du médecin à son jeune voisin, qui hoche la tête, et les conduit à un laboratoire puis chez un radiologue. Comme l'a déjà suspecté le médecin du village, Ghania souffre d'une inflammation de l'appendice et on leur conseille de la faire opérer le plus tôt possible. À l'hôpital où ils se rendent, un monde fou attendait aux urgences. On demande à Amar de remplir un formulaire puis on l'oriente vers un service où un médecin prend la petite en charge. On fait appel aussitôt à un chirurgien qui programme l'intervention chirurgicale pour le lendemain. Houria devrait rester auprès de sa fille. Elle lance un regard interrogateur à Amar qui détourne la tête. Elle ne l'avait pas écouté, et avait insisté pour ramener le bébé avec eux. Et maintenant que va-t-on faire ? Amar se voit dans l'obligation de reprendre son fils avec lui et de la laisser avec Ghania. La petite fille lui tendit ses bras. Il s'approche d'elle et l'embrasse sur le front : -Maman va rester auprès de toi. Mais moi et Aïssa devrons rentrer. Ta sœur Meriem est toute seule à la ferme. Ghania sourit faiblement et demande à voir le bébé. Amar le soulève dans ses bras et s'abaisse pour se mettre à la hauteur de sa fille, qui était étendue sur un lit. Elle passe une main caressante sur la tête de son petit frère qui, heureux, se met à babiller. Amar se redresse : -Il se fait tard. Je dois rentrer avant la tombée de la nuit. (À suivre) Y. H.