Résumé : Le médecin diagnostique une crise d'appendicite chez Ghania. Pour le confirmer, il demande des radios et des analyses. Amar et Houria devraient prendre la petite en ville immédiatement. Meriem devrait garder la maison et s'occuper du petit Aïssa. Mais en cours de route, Houria secoue la tête et annonce : -Amar. Je ne veux pas que ma fille subisse cette opération. Elle est trop jeune et elle risque de mourir. Elle se met à pleurer, mais son mari la rassure : -Le risque réside plutôt dans le retard que nous allons mettre à la conduire chez le radiologue et au laboratoire pour les analyses. Si les médecins décident de l'opérer, je ne m'y opposerai pas. Il faut bien qu'elle passe par là, si nous voulons la sauver. Houria se remet à pleurer : -C'est le mauvais œil qui s'abat sur nous. Tout le monde nous envie. Nous sommes toujours les mieux lotis pour les autres. -Arrête donc tes balivernes. Ce n'est rien une appendicite lorsqu'elle est prise à temps. Ils arrivent à la maison et trouvent Meriem en train de donner le biberon au bébé, qui semblait heureux d'être dans ses bras. Elle relève les yeux et interroge son père du regard. Amar vient s'assoir près d'elle et lui dit : -Ecoute Meriem. Ta sœur est malade. On doit l'opérer d'une appendicite le plus tôt possible. Avant cela, nous allons devoir l'accompagner en ville, Houria et moi, pour des radios et quelques analyses, ce qui suppose que nous allons nous absenter une bonne partie de la journée. Peux-tu t'occuper du bébé et garder la maison ? Meriem fronce les sourcils : -C'est grave une appendicite ? -Oui, si on ne s'y prend pas à temps. -Pauvre Ghania. Hier encore, elle se portait comme un charme. -Elle se porte toujours comme un charme ma fille, lance Houria, d'une voix acerbe. C'est toi qui l'avait entraînée à l'extérieur pour la faire courir à travers les champs. Et voilà le résultat ! Tu es contente maintenant ? Meriem demeure muette de stupeur. Sa belle-mère l'accuse d'avoir provoqué ce mal chez sa jeune sœur, alors qu'elle n'y était pour rien. Amar lance un regard plein de mépris à sa femme : -Tu es un monstre Houria. Tu crois que Meriem est à l'origine de ce qui arrive à sa sœur ? Tu n'as pas honte de l'accuser gratuitement et de cette manière dédaigneuse ? Houria hausse les épaules : -Ghania sautait à la corde. Elle n'avait rien lorsque ta fille est venue la chercher. Amar sent la moutarde lui monter au nez : -Et alors ? Qu'a bien pu faire Meriem avec sa sœur, qu'elle adore par-dessus tout, pour que cette dernière nous fasse cette crise d'appendicite ? -Je ne sais pas moi. Elle est peut-être tombée. -Pas du tout, lance Meriem qui semblait sur le point d'éclater en sanglots. Ghania n'est pas tombée. Nous nous sommes juste promenées. -Vous avez couru à travers champs. Ghania n'a pas supporté ton rythme de course. Elle a forcé sur ses petites jambes et ses muscles. C'est surement ça qui a provoqué ce mal chez elle. Meriem éclate en sanglots : -Ce n'est pas vrai Ma Houria. Je t'assure que ce n'est pas vrai. Ghania me suivait. J'ai même ralenti mes pas afin qu'elle puisse courir à ma hauteur, puis... -Tu as entendu ça Amar ? Elle a ralenti ses pas. Ce qui sous-entend qu'elle courait plus vite qu'elle. Mes soupçons sont donc bien fondés. Amar se lève d'un bond : -Assez ! Cela suffit Houria. Prépare plutôt les affaires de la petite, nous avons perdu assez de temps ainsi. Meriem ne fera jamais de mal à sa sœur ou à quelqu'un d'autre. Ma fille est un ange de sagesse. -C'est toi qui le dit. -Oui. Parce que je la connais bien. Elle allait riposter, lorsque Ghania pousse un long cri. Amar la prend dans ses bras. La fièvre était remontée. Houria prend une serviette et la mouille pour la déposer sur son front. -Nous ne pourrons pas l'emmener en ville dans cet état, elle est brûlante de fièvre. -Mais elle souffre, nous devons faire quelque chose -Je vais appeler Taos. Elle connaît un tas de remèdes naturels pour mettre fin aux souffrances physiques et... -Non !, s'écrie Amar, hors de lui. (À suivre) Y. H.