Le résident contrevenant est destinataire d'abord d'une mise en demeure et la force publique se saisit de l'affaire, au cas où il n'obtempérerait pas au troisième ultimatum. "Il ne sera toléré aucune parabole sur les façades d'immeubles et aux portes-fenêtres des balcons !" Ainsi s'exprimait le maire d'Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, lors d'un entretien qu'il nous a accordé. La motion a été décidée et adoptée à l'unanimité des "messieurs environnement" présents lors d'une réunion du comité dit de la ville et de l'environnement au siège de la wilaya d'Alger. D'ailleurs, la résolution est étayée par un arrêté administratif de wilaya par lequel il incombe à notre interlocuteur la mission de garder les façades d'immeubles indemnes de toute parabole. "Il s'agit surtout de veiller à la conservation d'une première tranche d'immeubles récemment restaurés, soit de la cage d'escalier, de la cave et jusqu'à la terrasse pour une enveloppe budgétaire de 4 milliards de centimes dépensés pour chaque immeuble. Donc, et partant de ce constat, il ne sera admis plus aucune antenne parabolique apparente, du fait qu'il est à présent loisible au locataire d'apprécier les bienfaits d'une antenne parabolique géante dotée de quatre têtes avec l'insertion de fils gainés dans la goulotte. Donc il suffit au locateur de brancher son appareil téléviseur pour qu'aussitôt le flot d'images tombe du ciel. Seulement, cela n'est pas du goût de certains locataires qui, en dépit du confort qui leur a été concédé aux frais du contribuable, trouent à coups de perceuses et à tout bout de balcon pour installer leurs propres paraboles, d'où le gâchis perpétré à l'encontre de la propriété collective", a tenu à ajouter notre interlocuteur. Alors, décidée à sévir, l'APC en découd à l'heure actuelle avec les récalcitrants. "L'eau pluviale asperge les interstices faits autour du trou et endommage le mur de façade. Pis, l'eau d'ondée rigole tout contre la barre métallique de fixation de l'antenne parabolique et s'ajoute ainsi à la dégradation du bien bâti", a-t-on su de ce technicien du service de l'urbanisme de l'APC d'Alger-Centre. Alors et pour amener l'"entêté" à déboulonner l'indésirable antenne parabolique, "le résident fautif est destinataire d'abord d'une mise en demeure, et la force publique se saisit de l'affaire, au cas où le rétif n'obtempérerait pas au troisième ultimatum. À ce titre et outre qu'il soit entendu par les services de police, le contrevenant se doit d'honorer les frais qu'a engendrés le déboulonnage de l'antenne parabolique par les services techniques de l'APC, notamment le coût occasionné par le déplacement du camion-nacelle de l'APC et les désagréments dus au ralentissement du trafic routier. Donc, autant faire preuve de sagesse et se satisfaire de l'antenne collective qui est autant performante que l'antenne individuelle", a tenu à préciser le maire d'Alger-Centre. D'autre part, le retour de 325 syndics d'immeubles dissuade plus d'un contrevenant aux règles de bienséance : "À ce propos, l'urgence de l'heure est de réactiver d'anciens syndics d'immeubles, à laquelle les résidents adhérent de bonne grâce, à raison d'une cotisation mensuelle de 1000 DA, qui est loin de compenser les frais inhérents à la collecte d'ordures ménagères et la maintenance des biens immeubles." Certes, il est vrai que l'actuelle composante du syndics d'immeubles est férue de la culture comportementale qui prévalait à l'époque bénie de la brave concierge durant les années 1960-1970 ! Mais qu'en sera-t-il demain, lorsqu'il faudra renouveler cette composante, certes vieillissante mais ô combien efficace ? "Loin de moi l'idée de jouer au rabat-joie, mais il est d'ores et déjà exclu de trouver une relève à la dimension d'une génération qui plaît à voir lors de nos rencontres périodiques ici au siège de l'APC. Oui, ils font plaisir à voir ces messieurs-dames dans leur élégance et à les écouter dans leur sagesse de parents responsables", a conclu Abdelhakim Bettache qui plaide pour le retour de la fonction du "maire d'Alger" comme du temps du défunt Conseil populaire de la ville d'Alger, le CPVA ! Mais ceci est un autre débat. Du reste, l'application de l'opération dite "immeubles sans parabole" est un challenge de plus à gagner pour que la capitale se décarcasse un jour ou l'autre de sa misère de "douar" où, semble-t-il, tous les dépassements en matière d'urbanisme sont permis. Tout bien considéré, ce n'est qu'au moyen de "la loi du talion" qu'Alger reluira de son statut de ville méditerranéenne qu'elle n'aurait jamais dû perdre. S'il en est une preuve d'un bras de fer qui commence à porter ses fruits, celle-ci est à admirer aux frontons de l'îlot d'immeubles de l'ancien Novelty, de l'agence du PSA et de l'historique Milk-bar d'Alger, qu'il est plaisant d'admirer de la fenêtre du bureau du maire d'Alger-Centre. Louhal N.