Balade - Bientôt il sera interdit de circuler en automobile sur le tronçon allant de l'université, au début de la rue Didouche Mourad, jusqu'à la Grande-Poste. Abdelhakim Bettache n'a qu'un mot à la bouche : environnement. Le président de l'APC d'Alger-Centre et cadre du MPA, parti du ministre de l'Environnement, Amara Benyounès, promet de changer le visage de sa commune. «Tous nos efforts seront dédiés à l'environnement.» Le P/APC veut également faire de sa commune un endroit où il fera bon vivre : des espaces modernes, de nouvelles commodités, une vie nocturne... et surtout un look à même de rivaliser avec les villes des capitales occidentales. «Un deuxième Paris ? Pourquoi pas !», nous dit le maire de la commune. «L'un de mes principaux objectifs, pour mettre un frein à ces nids de poule, c'est de sommer les entreprises et les commerçants de se conformer à un cahier des charges susceptible de redonner vie au centre de la capitale, et surtout à respecter l'harmonie urbaine. Pour ce faire, les entreprises et les commerçants de la rue Didouche-Mourad, de la place Audin et de la rue El-Khattabi, sont destinataires d'une mise en demeure les contraignant à s'y conformer.» Mais avant d'être destinataires de ces mises en demeure, «nous avons d'abord invité les personnes concernées à se conformer aux nouvelles dispositions. Nous avons estimé qu'il était temps de se pencher sur l'urbanisme commercial et l'embellissement des façades. Nous avons constaté que chacun fait ce qu'il veut sans consulter l'APC». Dans ce contexte, la mairie compte bien faire respecter les règles pour les enseignes, les plaques publicitaires, les rideaux en fer, la disposition des climatiseurs sur les façades, l'élimination de toutes les paraboles des balcons... Cette tâche ne sera pas sans difficultés, puisque le P/APC reconnaît que si quelques commerçants ont déjà commencé à appliquer les règles édictées par les autorités locales, d'autres n'ont pas encore bougé le petit doigt. La raison principale avancée par le maire, est le fait que «la plupart des commerçants d'Alger, sont des locataires. Il leur faudra donc, l'accord des propriétaires». L'autre résolution prise par l'APC d'Alger, est de sommer les patrons des cafés, restaurants et salons de thé disposant d'une terrasse, à se conformer à un autre cahier des charges, qui a pour objectif de redynamiser le centre d'Alger. En effet, ceux-ci sont invités à rester ouverts jusqu'à minuit, et surtout se munir d'espace wifi. Et dans un souci d'harmonie, l'APC d'Alger-Centre vient d'interdire les tables, chaises, parasols... portant des pubs, notamment celles des marques de boissons et de cigarettes. «Il ne s'agit pas ici de simples suggestions, puisque ces établissements ont eu jusqu'au 30 avril, pour exécuter les instructions de l'APC, sous peine de se voir retirer l'autorisation d'exploiter des terrasses», selon M. Bettache. «Maintenant nous allons passer à l'action.» Ce qui ne manquera pas de faire plaisir aux habitants, mais aussi aux visiteurs d'Alger – si toutefois cela est réalisable – c'est l'interdiction prochaine de la circulation automobile sur le tronçon allant de l'université, au début de la rue Didouche Mourad, jusqu'à la Grande-Poste. En somme, ce tronçon sera dédié aux seuls piétons : une route piétonnière. Il sera également interdit d'étendre le linge sur les balcons, qui donnent sur les grandes voies. L'intransigeance L'opération a-t-elle rencontré des réticences des concernés ? «Au début les commerçants voulaient que ces travaux soient entièrement pris en charge par l'Etat, comme pour les façades des immeubles. Nous avons préféré sensibiliser, dans un premier temps, les commerçants. Une opération pilote a même été entamée. A partir de ce moment-là, il n'était plus question de transiger. Un commerçant à qui on a envoyé deux mises en demeure a vite commencé ses travaux avant qu'on ne signe l'arrêté de fermeture», se réjouit le président d'APC.