Boudjema Talaï a confirmé que tout citoyen doit se rendre, pour sa première sortie, dans le pays qui lui a délivré le visa. Interpellé sur la note émise par Air Algérie concernant les mesures d'entrée sur le territoire européen pour les voyageurs détenteurs d'un visa Schengen, Boudjema Talaï, ministre des Transports, a déclaré en marge du séminaire consacré à la sécurité aérienne : "Ce n'est pas nouveau, c'est la législation en vigueur, il faut la respecter, c'est aussi simple que ça." "Dans le cadre des dispositions du règlement européen n°810/2009 établissant un code de communication des visas, Air Algérie informe ses passagers détenteurs de visas Schengen délivrés par un Etat membre compétent de l'Union européenne de l'obligation d'effectuer leur première entrée dans cet Etat (Etat qui a délivré le visa)", lit-on dans un communiqué publié sur le site d'Air Algérie qui, du reste, s'est trompée en écrivant code de communication au lieu de mettre un code communautaire. C'est d'ailleurs curieux que ce soit Air Algérie qui communique sur le sujet, et qui plus est, elle reste la seule compagnie à le faire. À ce propos, Mohamed-Abdou Bouderbala, P-DG d'Air Algérie, a confirmé que "c'est mis en exécution" en expliquant : "Nous avons l'obligation de vérifier le visa avant même que le passager n'embarque sinon nous aurons une pénalité." C'est dire que le sujet a fait l'objet de débat, incontestablement, ou même d'interpellation à un niveau donné, ce qui expliquerait cette mise en conformité plus stricte avec une disposition qui existe déjà depuis 2009. D'autres sources nous ont confirmé que ce sont les nombreux cas de refoulement qui constituent un coût pour la compagnie qui seraient à l'origine de cette décision. Certains passagers refoulés auraient même réclamé le remboursement, imputant la responsabilité à la compagnie qui aurait décidé de se montrer plus prudente pour éviter ces tracasseries. Il faut dire aussi que les Etats membres de l'espace Schengen qui, jusque-là, se montraient conciliants ont depuis quelques temps durci le ton, notamment à la suite des derniers attentats de Bruxelles. Les autorités aéroportuaires ont découvert ce jour-là que pour beaucoup de nationalités, y compris les Algériens, la destination finale n'était pas celle du pays pour lequel le visa avait été délivré. Une source proche des compagnies aériennes nous a indiqué que certains consulats auraient été interpelés sur ce dossier "pour rappeler à tout demandeur de visa lors de la délivrance dudit document qu'il faut absolument qu'il commence par le pays auquel il s'est adressé". Quoi qu'il en soit, les Algériens devraient comprendre qu'ils sont contraints, désormais, de programmer leur première sortie au pays auprès duquel ils ont obtenu le visa sous peine de se voir prier, et pas toujours de manière courtoise, de rebrousser le chemin. Nabila Saïdoun