Cette manifestation qui s'est tenue du 21 au 23 avril, inscrite sous le thème "Quand Mohya s'invite à Boudjima", a vu la participation d'une douzaine de maisons d'édition. Ces exposants étaient satisfaits par ce salon organisé de manière professionnelle par de petites associations, aidées en cela par des citoyens volontaires. La bibliothèque communale de Boudjima (Tizi Ouzou) a abrité, du 21 au 23 avril, le 3e salon du livre qui a vu la participation d'un grand nombre d'éditeurs et d'auteurs. Cette édition en hommage au poète et dramaturge Mohya Abdellah était inscrite sous le thème "Quand Mohya s'invite à Boudjima". Concernant le déroulement de cette rencontre riche en activités culturelles, les présents ont été unanimes à dire que ce sont de telles initiatives citoyennes et mûres qui pourront valoriser le livre et rapprocher les enfants de la lecture. L'affluence était record et la curiosité d'abord, puis l'intérêt ensuite ont fait que cette édition soit un succès aux yeux de tous ceux qui y étaient. Parmi les éditeurs présents, Meriem Merdaci (éditions du Champ Libre de Constantine), a déclaré être "contente d'être là pour la première fois et agréablement surprise par l'organisation parfaite de l'événement. La chaleur de l'accueil des villageois et leur engouement pour ce salon auquel ils assistent petits et grands, avides de tout découvrir et curieux de tout savoir sur ce qu'on leur propose comme publications, me ravissent". Pour l'auteur Arezki Metref, ce salon du livre est très important, car "nous ne pensions pas trouver une douzaine de maisons d'éditions importantes présentes dans ce petit village de Kabylie avec leurs auteurs". Et d'ajouter : "Il n'est qu'à sa 3e édition, et il draine de plus en plus de monde avide de savoir. C'est fabuleux que cette belle initiative soit citoyenne et provienne de personnes qui organisent avec leurs modestes moyens." Quant au gérant de la librairie du Tiers-Monde, Abderrahmane Ali-Bey, il affirme que "ce salon est une totale réussite tant sur le plan organisationnel que culturel. Je remercie vivement les organisateurs et je lance un appel pour que d'autres associations, dans d'autres communes, s'inspirent de ce modèle et multiplient de telles initiatives qui ne peuvent être que bénéfiques pour le livre et la lecture en Algérie". L'association "Un livre, une vie" de Chenôve à Dijon (France) y est pour beaucoup dans cette volonté de valoriser le livre et de faire aimer la lecture à nos enfants. Assia Yacine, présidente de l'association, et Christiane Lucas, co-fondatrice, étaient présentes elles aussi à Boudjima pour faire partager cette joie de lire. Acquérir des livres pour les offrir aux bibliothèques des alentours, tel est leur objectif depuis près de dix-sept ans, nous confie Assia en ajoutant : "Nous n'aurions jamais pu faire ce travail sans notre ami Rabah Aftis, notre cheville ouvrière de Tigzirt qui nous aide en contactant communes, associations et écoles pour nous aider dans cette mission que nous nous sommes donné. Nous voulons que nos enfants aient des livres !" Malika Laïb, des éditions Alpha, Louiza Idir de Numidia et tous les représentants des maisons d'édition Frantz Fanon, Apic, Barzakh, El-Amel, Le Terroir, Kerdja... ont été agréablement surpris par un salon organisé de manière professionnelle par de petites associations, aidées en cela par des citoyens volontaires qui se sont eux aussi mobilisés en offrant l'hospitalité du couvert et la chaleur de l'accueil. Samira Bendris