Boudjima a valorisé le livre, qui le lui a bien rendu. Les organisateurs comptent rendre le salon annuel à partir de 2016. La seconde édition du salon du livre de Boudjima qui a eu lieu en fin de semaine dernière a été une grande réussite : le monde du livre était là, dans cette commune rurale. Auteurs, éditeurs et lecteurs ont donné une consistance particulière à l'évènement. Les organisateurs ont aussi gagné leur pari en faisant de ce salon un évènement de proximité. L'Algérie du livre s'est retrouvée dans la bibliothèque communale pour rendre hommage à Assia Djebbar. Des auteurs connus et moins connu ont dédicacé leurs livres à des lecteurs qui se bousculaient dans les stands. C'est rare que cela se produise pour le livre. Nadia, enseignante déclare : «Nous sommes venus pour vivre ce salon, découvrir des auteurs et acheter des livres. C'est d'abord un acte culturel. Ce week-end, j'ai rempli mon sac de livres et non plus de patates». Certains éditeurs ont même affiché des réductions de 50% pour certains titres. Hocine Haroun, auteur et président de l'APW de Tizi Ouzou, s'est installé dans un coin et signe ses bouquins. «Ce que rapporte le livre suffit rarement à régler la facture de l'éditeur. Mais, c'est une belle occasion de rencontrer mes lecteurs et des confrères. J'estime qu'en qualité de P/APW, ma présence est un acte d'encouragement à ce genre d'initiative». A Boudjima, le grand public s'est réapproprié le livre ; une dizaine d'organisateurs (APC et associations), une trentaine d'auteurs et de conférenciers (écrivains et universitaires), une quinzaine de maisons d'édition (publiques et privées) et des centaines de lecteurs (de tout âge et des deux sexes). Smail Boukheroub, P/APC, dresse le bilan de ce salon: «Boudjima s'est hissée au niveau des grandes localités sur le plan intellectuel. Nous avons vécu cela dans la convivialité avec un nombreux public et des auteurs célèbres auxquels j'adresse mes remerciements au nom de la population. L'autre point positif est aussi les ventes importantes des titres». Ce salon du livre s'est également distingué par la lecture de textes, des récitals poétiques, des ateliers d'écriture et d'art postal et la projection de films documentaires. La localité de Boudjima, dépourvue de structures hôtelières et sécuritaires, pense déjà à la troisième édition de ce salon prévu le printemps prochain et qui devra avoir une périodicité annuelle.