Un concert alliant la puissance des rythmes à la diversité des sonorités et des influences musicales a été animé, samedi soir, à Alger par le batteur et compositeur ivoirien, Paco Séry, à l'occasion de la Journée internationale du jazz, célébrée le 30 avril de chaque année. Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), à la salle Ibn-Zeydoun, ce concert a été l'occasion pour le public algérois de découvrir l'univers musical de ce batteur, considéré comme un des meilleurs du monde, et qui a accompagné durant sa carrière les plus grands noms du jazz, du maître du jazz-rock, Joe Zawinul, au légendaire bassiste Jaco Pastorius en passant par la chanteuse Nina Simone. Accompagné de quatre musiciens (basse, claviers, saxophone et guitare électrique) et de deux choristes, Paco Séry a joué durant une heure un jazz rythmé et éclectique, mêlant Funk, Soul music, Afro Beat ou encore sonorités d'Amérique Latine et musique rock. Casquette aux couleurs du drapeau ivoirien et baskets fluorescentes, sous une veste et un pantalon noirs, le musicien de 60 ans a donné le ton dès l'entame du concert avec un morceau entraînant durant lequel il a livré une puissance de jeu impressionnante doublée d'une grande maîtrise dans la direction des autres musiciens. Ce jeu particulier, fait de solos endiablés à la batterie, d'arrêts brusques mais calculés, et d'une gestuelle énergique et communicative a très vite trouvé un écho favorable auprès du public qui a su apprécier le jeu de scène du leader et la complicité entre les musiciens, particulièrement durant les phases improvisées. Après des titres teintés de funk et de rythmes latinos, Paco Séry qui assurait également le chant a rendu hommage au pianiste et claviériste autrichien disparu en 2007- et qu'il a accompagné durant 15 années-, Joe Zawinul,- avec un morceau où se sont amalgamés les sons amples des claviers et les chants traditionnels d'Afrique de l'Ouest. Intitulé Victime, ce titre inédit qui a été composé par Paco Séry et Joe Zawinul a été aussi l'occasion de découvrir toute la puissance vocale de la choriste Sofia Nelson qui n'a cessé durant tout le concert d'interpeller le public pour le faire participer aux chansons. Le compositeur a ensuite abandonné sa batterie pour un petit intermède musical en improvisant en compagnie du bassiste et du claviériste avec un instrument traditionnel africain nommé Sanza (sorte de petit xylophone). Le concert s'est conclu sur des morceaux plus funk, interprétés avec brio par Sofia Nelson et repris en chœur par le public dont la grande majorité s'était laissée entraîner par le rythme et les appels de la chanteuse. APS