Les premières conclusions des négociations entamées le 14 janvier dernier entre la délégation du mouvement citoyen et le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ont été présentées hier au cours de la plénière du conclave interwilayas qui a eu lieu dans la localité de Tizi Rached. Selon le porte-parole de la délégation des archs Belaïd Abrika, qui a fait une lecture de ce bilan tenu secret jusque-là, les incidences peuvent être considérées, désormais, comme étant satisfaites bien qu'en réalité, les choses demeurent encore au stade de promesses et d'engagements comme cela a été le cas lors du dialogue entamé entre les deux parties en janvier 2004. C'est le cas, notamment du point relatif à la révocation des indus élus au sujet duquel Abrika expliquera que “le Chef du gouvernement a réaffirmé son engagement solennel de les révoquer, et on attend leur retrait par leurs partis respectifs”. “En tout cas, la procédure est en cours”, dira-t-il rassurant. Au sujet des autres incidences, à savoir celles relatives au paiement des factures de Sonelgaz, la réintégration des travailleurs licenciés dans le cadre du mouvement citoyen, la levée des poursuites judiciaires pour tous les délégués et citoyens poursuivis dans le cadre du mouvement, y compris ceux du Sud et des Aurès, et également celle relative à l'amnistie fiscale, Abrika dira qu'“elles sont prises en charge totalement” et que donc des commissions interwilayas seront installées pour assurer leur suivi sur le terrain. Concernant la mise en application de la plate-forme d'El-Kseur, il s'est révélé à travers la lecture d'Abrika que ce sont plutôt les revendications socioéconomiques qui sont les plus abordées jusque-là, alors qu'on n'a pas soufflé mot pour le moment sur les revendications politiques telles que le départ des brigades de gendarmerie, la mise sous l'autorité des instances élues de toutes les forces de sécurité ainsi que l'officialisation de tamazight, qui constituent l'âme même de la plate-forme d'El-Kseur. Ce qui est considéré au sein de la plénière comme étant un acquis important est surtout l'engagement de l'Etat de traduire les assassins devant les tribunaux civils. Sur ce point Abrika a expliqué que “vingt-quatre gendarmes ont été déjà jugés par le tribunal militaire, alors que les autres seront jugés par les tribunaux civils”. Le porte-parole de la délégation rappellera en ce sens qu'au total 72 plaintes ont été déposées par les parents de martyrs et plus de 300 par les blessés du Printemps noir, et que ceux qui n'ont pas déposé de plainte jusque-là peuvent le faire désormais. L'accord conclu entre les deux parties prévoit l'accélération de ces procédures. L'accord prévoit aussi, selon Abrika, la réparation morale des détenus et la réhabilitation de ceux qui ont été déjà emprisonnés, et également la prise en charge médicale des blessés du Printemps noir et celle morale et psychologique des parents de martyrs. Des réparations matérielles ont été également prévues pour ceux qui ont subi des dommages de cet ordre. Une enveloppe a été dégagée, selon Abrika, à cet effet, et “le mouvement citoyen a le droit de regard sur l'utilisation de cette enveloppe”, a expliqué encore Abrika. Après lecture de ce bilan, des concertations ont été engagées pour évaluer les conclusions et dégager les commissions de suivi de leur application sur le terrain. S. L.