Une commission ministérielle a été dépêchée, hier, dans la wilaya de Béjaïa. Ses membres ont décidé d'envoyer des ingénieurs experts pour étudier l'impact du centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi-Bouderhem sur la santé des riverains. C'est le cas notamment des habitants des villages d'Ibourassene, de Hellil et de Mellala, qui ont contesté les conditions d'exploitation de l'équipement et dénoncé les nuisances qu'il charrie. D'où leur mouvement de rue en vue de réclamer sa fermeture. Le CET demeurera fermé jusqu'à nouvel ordre. On a appris auprès de diverses sources que l'exécutif communal de Béjaïa envoie ses camions de nuit à l'ancienne décharge publique de Boulimat, officiellement fermée et délocalisée au CET de Sidi-Bouderhem. Les membres de la commission avaient effectué, en compagnie des élus des APC de Béjaïa et d'Oued-Ghir — le site étant situé à la lisière des deux communes — et les cadres de la Direction de l'environnement, une visite sur les lieux avant de tenir des réunions non-stop avec l'ensemble des acteurs concernés par l'exploitation de cet équipement. Les contestataires avaient mis en avant "les odeurs pestilentielles qui s'en dégagent et l'absence de station en son sein pour le traitement des lixiviats dont l'écoulement, jugé inconsidéré, porterait, explique-t-on, atteinte aux cours d'eau, aux nappes phréatiques et menace la santé publique". La Direction de l'environnement avait indiqué, quant à elle, que le CET répondait aux normes établies par le ministère de l'Environnement ; son directeur régional a affirmé à l'APS qu'il n'y avait "aucune preuve scientifique sur l'existence d'une quelconque contamination". Et que le "lixiviat est recyclé dans le casier du CET à l'aide de deux pompes et les odeurs y sont régulièrement traitées par l'utilisation de charbon actif". Il avait indiqué, en outre, qu'une "station de traitement du lixiviat (était) en cours d'acquisition". Explications rejetées par les contestataires. Leur action, musclée, consistait à ne "laisser passer aucun camion, à moins que les autorités n'apportent une solution viable immédiatement". Le président de l'APC, Yacine Ramtani, avait, au début du mouvement, soutenu l'action de ses administrés. Il avait indiqué notamment qu'il fallait "le fermer jusqu'à sa mise en conformité". Une position qui avait fait réagir le chef de l'exécutif, M. Zitouni, qui avait décidé de l'ester en justice. On a appris, de sources proches du dossier, que le wali a obtenu gain de cause dans l'action en référé, intentée à l'encontre de l'édile local. M. Ouyougoute