Réputée pour être le berceau qui nourrit la spiritualité de millions de Tidjanis, la zaouïa tidjania, située à 70 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Laghouat, a accueilli, en ce début de semaine, quelque 250 pèlerins de différentes nationalités subsahariennes. Arrivés, lundi passé, à Ghardaïa, à bord d'un avion en provenance du Sénagal, les adeptes de la Tidjania ont été accueillis au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, à la tête d'une importante délégation ministérielle et des autorités locales civiles et militaires, ainsi que le calife général de la tariqa tidjania, Sidi Ali Tidjani Bel Arabi. Après une cérémonie de bienvenue dans le salon d'honneur de l'aéroport Moufdi-Zakaria de Ghardaïa, les pèlerins, conduits par cheikh Abdelmoutaleb, calife de la confrérie tidjania du Sénégal, ont été transportés dans des bus flambant neufs, pour entamer leur périple spirituel qui les a conduits au siège de la zaouïa tidjania à Aïn Madhi, sur la route de Tadjmount, dans la wilaya de Laghouat, où se trouve le ksar Kourdane, à l'intérieur duquel sont enterrés le père fondateur de la confrérie, Sidi Ahmed Tidjani, et son épouse, Aurélie Tidjani, née Aurélie Picard. Ils se rendront ensuite dans la wilaya d'El-Bayadh, où ils iront méditer dans la khelwa de Boussemghoune, site faisant office de lieu de retraite, de méditation et de recueillement à la mémoire du cheikh Tidjani, porteur de valeurs morales nobles et universelles, et dont l'aura a franchi toutes les frontières de l'hémisphère sud et ouest du continent africain. Un site qui revêt une portée spirituelle pour les adeptes de la tariqa tidjania, ont indiqué unanimement les pèlerins pour qui la visite s'inscrit dans le cadre d'un ressourcement à la zaouïa mère d'Aïn Madhi, tout comme elle vise à raffermir les liens d'amitié avec le peuple algérien et à ouvrir la voie à des échanges de visites entre les pays d'adeptes de la tariqa tidjania. La délégation hôte s'est félicitée de l'accueil chaleureux et de l'hospitalité que lui ont réservée les habitants de Ghardaïa, de Boussemghoune et d'Aïn Madhi, reflétant une tradition profondément ancrée dans les mœurs des adeptes de cette tariqa. Pour rappel, la confrérie Tidjania s'appuie sur un régime oligarchique dont le premier responsable est le calife général, les chouyoukh et moqadem étant désignés par ce dernier (calife général) pour la gestion des annexes de la zaouïa à l'intérieur et à l'extérieur du pays. On compte aujourd'hui quelque 400 millions de fidèles qui se réclament de la Tidjania. Ils sont présents au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Mauritanie, au Sénégal, et partout en Afrique, en Europe, mais aussi en Amérique et en Asie. La zaouïa tidjania dispose également d'autres annexes en Algérie, telles que les zaouïas d'Oughrout (Adrar), d'Oued Souf (El-Oued) et de Témacine (Ouargla). Elle jouit aussi d'une forte influence auprès des musulmans dans de nombreux pays africains et bien d'autres dans le monde. BOUHAMAM AREZKI