Au lendemain de sa visite surprise en Irak, Donald Rumsfeld a déclaré que les Etats-Unis et l'Europe doivent mettre de côté leurs différends liés à la guerre en Irak afin de lutter ensemble contre le terrorisme. “Désormais, il doit être clair qu'un pays ne peut pas combattre seul les extrémistes”, a-t-il reconnu hier lors de la 41e conférence sur la sécurité à Munich, à laquelle participaient notamment son homologue allemand Peter Struck, mais aussi le secrétaire général des Nations unies, Koffi Annan, et celui de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer. Toujours dans le but d'arrondir les angles entre l'Europe et les états-Unis, Rumsfeld soulignera qu'“il faut la coopération de nombreux pays pour stopper la prolifération des armes dangereuses”. Il insiste par ailleurs sur la nécessité d'impliquer la communauté des nations pour recueillir les renseignements sur les réseaux extrémistes, casser les filières de soutien financier et appréhender les terroristes. Le secrétaire d'Etat américain à la défense n'a pas manqué l'occasion pour condamner l'opposition franco-allemande à la guerre en Irak en 2003. Rappelons que ce sujet avait fait l'objet d'affrontements avec le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, lors des deux précédentes conférences annuelles de la défense à Munich. “Certes, il y a eu des différends sur l'Irak, mais ce n'est pas une chose nouvelle entre amis de longue date. Nous avons toujours été capables de résoudre les questions les plus ardues”, a-t-il souligné. Peter Struck qui a ouvert la conférence de sécurité a suggéré une coordination plus directe entre l'Union européenne et les Etats-Unis, a déclaré en lisant un discours préparé pour le chancelier Gerhard Schröder, absent pour cause de grippe. “L'Otan n'est plus l'endroit primordial où les partenaires transatlantiques discutent et coordonnent leurs stratégies. Washington devrait, selon lui, revoir sa relation avec l'UE qui, dans sa forme actuelle, ne rend justice ni à l'importance croissante de l'union ni aux nouvelles exigences de la coopération transatlantique.” Il a souhaité, en outre, la mise en place par les gouvernements des vingt-cinq et des Etats-Unis d'une commission à haut niveau qui étudie la question et fasse des propositions d'ici le début de l'année 2006. Pour sa part, le président allemand Horst Köhler a accentué vendredi soir sur le lien entre sécurité et développement, poussant les pays riches à renforcer l'aide au développement. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies, M. Koffi Annan, doit s'exprimer aujourd'hui sur le futur rôle de l'ONU dans la sécurité mondiale, notamment la gestion des conflits et la lutte contre le terrorisme. N. A./agences