Il a accordé peu de foi aux récents sondages indiquant que la majorité des Américains était opposée à la guerre. La guerre contre le terrorisme qui a marqué l'Algérie depuis 1992 a été citée en exemple par le ministre de la Défense américain, Donald Rumsfeld, pour expliquer que la lutte contre les insurgés en Irak sera de longue haleine, selon USInfo, un site américain officiel d'informations internationales. «Les révoltes sont depuis tout temps des situations difficiles. Elles durent longtemps. Elles peuvent durer 5, 10, 12, 15 ans. C'est ce qui s'est passé aux Philippines, en Algérie, et dans nombre d'autres pays. Au bout du compte, ce seront le peuple irakien, le succès du gouvernement et le temps qui s'écoule qui auront raison de la révolte en Irak, et non pas les forces américaines ou d'autres forces étrangères». Pour le ministre de la Défense, Donald Rumsfeld, la victoire sur les insurgés en Irak exigera un long travail, mais c'est aux Irakiens, plutôt qu'aux Etats-Unis et à leurs alliés de la coalition, qu'il appartient de le mener à bien. En posant la question de savoir «Pourquoi les Etats-Unis n'obtiennent-ils pas plus de succès sur les insurgés d'Irak?», Rumsfeld a résumé, le 30 septembre dernier, les interrogations souvent émises à propos du rôle des Etats-Unis en Irak, à l'occasion d'une interview avec le journaliste Frank Sesno de la chaîne câblée CNN qui a porté sur un vaste éventail de sujets, notamment sur le Moyen-Orient. Et de répondre: «En bref, c'est que les révoltes sont, depuis tout temps, des situations difficiles. Elles durent longtemps. Elles peuvent durer 5, 10, 12, 15 ans. C'est ce qui s'est passé aux Philippines, en Algérie, et dans nombre d'autres pays». La principale tâche des Etats-Unis, a-t-il expliqué, c'est de faire en sorte que les Irakiens aient les forces de sécurité suffisantes pour atteindre leur objectif: instituer un climat suffisamment stable pour aller de l'avant en tant que nation. «Les choses ne s'arrangent pas au plan de la scission au sein de cette religion. Et comme les armes deviennent de plus en plus dangereuses et de plus en plus faciles à obtenir, il semble que les choses s'aggraveraient plutôt car le carnage pourrait s'intensifier et davantage de gens pourraient être tués. On n'a pas besoin d'être un génie pour provoquer des explosions et tuer un grand nombre d'hommes, de femmes et d'enfants innocents.» A la question de savoir si les Etats-Unis resteraient impliqués si une véritable guerre civile éclatait en Irak, Rumsfeld a déclaré: «Je ne pense pas qu'à l'heure actuelle, nous nous trouvions en pleine guerre civile avec nos forces», faisant remarquer que si les commandants américains entrevoyaient la possibilité d'une dégénération de la situation en guerre civile, ils ne considéraient pas que c'était le cas pour l'instant. Lutter contre la menace terroriste actuelle n'est pas, selon M.Rumsfeld, un défi qui relève seulement des militaires. «Il ne fait pas de doute que c'est en partie un défi militaire, mais c'est aussi un défi politique, un défi économique, philosophique et idéologique. Et la solution n'est pas simplement militaire. Ainsi que le président l'a dit, tous les éléments de notre pays doivent y prendre part en collaboration avec de nombreux pays de façon à entraîner un revirement positif de la situation», a-t-il expliqué. Il a accordé peu de foi aux récents sondages indiquant que la majorité des Américains était opposée à la guerre en Irak, faisant observer que ces derniers ne manquaient jamais de trouver la voie les conduisant à de bonnes décisions. Dans le domaine sécuritaire, la priorité d'Alger va aux Etats-Unis et vice-versa. Et les mauvaises relations avec les administrations Reagan et, dans une moindre mesure, Clinton, appartiennent au passé. «L'Algérie sait très bien que le leader économique et sécuritaire à suivre sont les Etats-Unis. Mais attention, les Américains ont une vision planétaire des choses et, en ce qui concerne l'antagonisme Maroc-Algérie, ne choisissent pas. Ils procédaient exactement de la même façon avec l'Irak et l'Iran, avec le Brésil et l'Argentine, mais aussi avec la Tchéquie et la Pologne», a estimé Luis Martinez dans une récente étude. Les «entrées» d'Alger avec Washington sont assurées par un engagement aux côtés de Bush sans sa «Total war», mais aussi par une surveillance accrue de la Méditerranée et de l'inquiétante bande du Sahel, deux sources de tension pour les Etats-Unis.