L'Ukraine, les ventes d'armes, dont le projet de livraison de missiles antiaériens à Damas, devraient figurer dans l'agenda de cette visite. Malgré des divergences persistantes sur un certain nombre de dossiers d'ordre géostratégique, l'Europe et les Etats-Unis comptent enterrer la hache de guerre à l'occasion de la visite que doit effectuer à partir de demain G. W.Bush en Europe. Le président des Etats-Unis se rendra dans le Vieux Continent pour, dira t-il, mettre l'accent sur les «valeurs partagées» entre les Etats-Unis et l'Europe avec l'objectif d' «apaiser les tensions» cristallisées par la guerre en Irak. De l'Irak à la Chine, les dossiers internationaux ne manqueront pas lors de la tournée du président américain George W.Bush en Europe, d'ouvrir une nouvelle page dans les relations transatlantiques, marquées par une volonté de réchauffement, malgré des divergences sur plusieurs sujets. Plusieurs dossiers seront évoqués à l'occasion de cette tournée, à commencer par la situation en Irak, le dossier le plus délicat de ces dernières années, qui a mis sérieusement à mal le climat des relations transatlantiques. Cependant, si les tensions nées de la guerre en Irak semblent s'apaiser, d'autres sujets divisent toujours Européens et Américains. Il s'agit en particulier du dossier nucléaire iranien, un sujet, dit-on, «lourd de nuages.» A ce sujet, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni veulent privilégier la voie diplomatique tandis que Washington insiste sur la menace de sanctions si Téhéran n'abandonne pas ce programme. Washington soutient le principe les démarches européennes pour amener la République islamique à abandonner toute ambition nucléaire militaire. Les Européens de leur côté redoutent que le scepticisme américain ne ruine leurs efforts et ne conduise Téhéran à chercher à se doter de la bombe atomique à tout prix pour se protéger. Washington s'inquiète également de la possibilité de voir l'Europe lever l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine. Concernant le dossier du Proche-Orient, les Européens et les Américains veulent consolider l'embellie qui a suivi l'élection du président palestinien Mahmoud Abbas en janvier. A propos des relations militaires transatlantiques, M.Bush doit arriver demain à Bruxelles où il rencontrera le lendemain le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, avant un dîner avec M.Chirac. Mardi, le locataire de la Maison-Blanche rencontrera le Premier ministre britannique Tony Blair et le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Mercredi, M.Bush se rendra en Allemagne où il rencontrera M. Schröder avant de rejoindre la capitale slovaque Bratislava pour une réunion avec M.Poutine. L'Ukraine, les ventes d'armes, dont le projet de livraison de missiles antiaériens à Damas devraient figurer sur l'agenda des deux dirigeants. Trois hauts responsables de l'administration Bush, le secrétaire au commerce, Carlos Gutierrez, la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, ont précédé ces dernières semaines leur patron en Europe. Au cours de son séjour en Europe, Mme Rice a plaidé pour l'ouverture d'un «nouveau chapitre» dans les relations transatlantiques, tandis que M.Rumsfeld a salué l'aide apportée par l'Otan à la formation des forces irakiennes. Dans une tirade dont il raffole, M.Rumsfeld, qui avait raillé avant le déclenchement de la guerre en Irak la «Vieille Europe» incarnée selon lui par la France et l'Allemagne, a fait mouche en ironisant lui-même sur «le vieux Rumsfeld» en visite dans ces deux pays. La tournée de M.Bush en Europe vise en premier lieu à enterrer deux ans de tensions liées à la guerre en Irak. Par ailleurs, le double sommet prévu mardi avec les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan et de l'Union européenne, constituera le point d'orgue de la visite sous haute sécurité du président américain.