Selon le terroriste Omar Bouchnak, arrêté le 13 décembre dernier à Boumerdès, l'organisation criminelle compte investir les centres urbains. Les intellectuels, en général, et les journalistes, en particulier, sont désormais les cibles d'une section spéciale du GSPC. C'est en tout cas ce qu'a révélé le terroriste Omar Bouchnak, arrêté le 13 décembre dernier, au centre-ville de Boumerdès, par une patrouille de police, au moment où il s'apprêtait à pénétrer dans un cybercafé. Le sbire de Hassan Hattab, qui vient d'être présenté devant le procureur près le tribunal de Boumerdès et placé sous mandat de dépôt, tout comme un élément de soutien, un commerçant de Boudouaou, a expliqué clairement les nouveaux plans meurtriers établis par les chefs du GSPC. L'interpellation en plein jour de Omar Bouchnak a été rendue possible suite à de profondes investigations menées par la PJ de Boumerdès qui a agi sur la base de précieuses informations et autres témoignages fournis par les citoyens, contribuant ainsi à l'identification formelle du suspect et de ses acolytes, auteurs du double attentat du 1er décembre écoulé commis au centre du chef-lieu de wilaya. Le criminel arrêté, âgé de 32 ans, et originaire de Lakhdaria avait rejoint les maquis du GSPC il y a un an et activait au sein de katibat El-Farouk, dirigée par son cousin Bouchnak Hassan et implantée dans la région de Lakhdaria, aux côtés d'un autre cousin, Bouchnak Ali dit Younès, ainsi qu'un certain Abdelhamid. L'arme récupérée sur Omar Bouchnak est bel et bien, selon l'étude balistique, celle qui avait servi pour assassiner l'un des policiers de Boumerdès, le 27e jour de ramadhan, et surtout le même PA (un Beretta de 7,65 mm) qui avait été utilisé dans les attentats d'Alger commis entre mai et juillet 2002 (carrefour Franklin-Roosevelt, le ministère des Transports, l'imprimerie officielle), où quatre policiers avaient été blessés. Le terroriste Omar Bouchnak circulait à bord d'une Renault 19 portant une fausse plaque d'immatriculation et avait en sa possession des documents falsifiés, au nom de Allalou Hassan demeurant à Hussein Dey. Selon ce membre du GSPC passé aux aveux, son organisation criminelle ne compte plus sur le terrorisme des maquis, et sa tactique consiste maintenant à investir les centres urbains. Le groupe armé de Omar Bouchnak est l'exemple type qui illustre la nouvelle restructuration du GSPC qui s'appuie en particulier sur la constitution de phalanges très mobiles et très réduites (trois ou quatre éléments). Sur le calepin personnel du terroriste Omar Bouchnak, on a découvert une liste d'instructions que le GSPC a transmise à tous ses éléments, expliquant les objectifs de cette nouvelle stratégie. Désormais, les cibles de ces groupes, hormis les traditionnelles exactions des terroristes (racket, vol de véhicules, blanchiment d'argent, fabrication de faux documents,…) permettant notamment le financement de l'activité criminelle, sont les intellectuels, en général, et les journalistes, en particulier. Sachant très bien l'impact médiatique et psychologique d'un tel acte, le GSPC compte, en s'attaquant à la frange des intellectuels, instaurer un climat de terreur et de psychose dans les milieux populaires comme durant les années 1993 à 1997, en même temps que les attentats à commettre dans les nouveaux centres urbains les plus sécurisés ciblant les forces de l'ordre. En créant son propre Fida, cette sinistre organisation terroriste démantelée par les forces de l'ordre et spécialisée dans l'assassinat de l'élite algérienne, Hassan Hattab et son GSPC passent à une autre étape. Pour que Hassan Hattab réédite le macabre palmarès de l'ex-Fida, il a imposé à tous ses éléments d'avoir des connaissances fiables en informatique, car, selon ce terroriste arrêté, les contacts et autres communications se feront désormais par le biais de l'outil informatique. Ce moyen, d'après Omar Bouchnak, permet de nouer des contacts discrets et efficaces entre les groupes armés du GSPC pour échapper à la vigilance des services de sécurité. Enfin, le groupe de Omar Bouchnak, en l'occurrence Katiba El-Farouk, qui a élu domicile dans un appartement loué auprès du propriétaire d'une villa dans la cité côtière de Zemmouri El-Bahri où l'on a mis la main sur une somme d'une dizaine de millions de centimes, projetait, outre les attentats contre des cibles bien désignées, d'attaquer le siège de la BNA situé dans le centre commercial El-Yasmine de Boumerdès. R. H.