Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) brandit de nouveau la menace de grève. C'est son conseil national, réuni en session ordinaire le week-end dernier à Tigzirt, qui a, en effet, voté le principe du débrayage. “Le conseil national a cependant laissé au bureau national du syndicat toute latitude de la mise en œuvre de cette décision en arrêtant la date de la grève et ses modalités d'application sur le terrain”, a précisé hier à Liberté le secrétaire général du SNPSP, le Dr Tahar Besbes, qui fixe, par ailleurs, la réunion du bureau national dans les quinze jours à venir. Premier motif invoqué par les membres du conseil national du SNPSP pour mettre en avant le principe de la grève, la “non-prise en charge d'aucune de nos revendications pourtant reconnues comme étant légitimes”. “Mieux encore, la tutelle (le ministère de la Santé) affiche un mépris caractérisé envers notre syndicat en ne programmant aucune réunion de la commission mixte devant mettre en application nos revendications depuis plus de trois mois”, expliquera à ce propos Tahar Besbes. La commission mixte dont parle le secrétaire général du SNPSP a, pour rappel, été installée par le ministre de la Santé, Mourad Redjimi, en juin dernier aux fins de répondre aux revendications du syndicat et afin d'arrêter le mouvement de protestation d'alors. "Nous avions, en effet, décidé d'un commun accord avec la tutelle de mettre en œuvre quatre points prioritaires, parmi les neuf revendications constituant notre plate-forme”, souligne le Dr Besbes. Les quatre revendications dont il est question sont la graduation en trois grades du statut des praticiens de la santé publique, l'harmonisation de l'indemnité de documentation, l'élargissement aux praticiens généralistes de la prime d'encadrement et l'augmentation à hauteur de 80% du salaire de base des praticiens exerçant dans les treize wilayas enclavées du pays. D'autres résolutions ont été également adoptées par le conseil national du SNPSP. Il s'agit de “la dénonciation de l'instauration de mesures répressives et discriminatoires à l'encontre de la corporation, notamment à travers la circulaire de 2004 relative à la ponction sur salaire en cas de grève et le recours systématique à la justice, ainsi que la reconduction de la plate-forme de revendications du syndicat établie lors du conseil national de Mostaganem”. Le SNPSP revendique dans le même temps le statut de partenaire à part entière dans toutes les questions relatives à la corporation médicale. À plus forte raison dans l'élaboration de la loi sanitaire, de la réforme hospitalière ainsi que la statut de la Fonction publique, indiquera le Dr Besbes. Aussi, et tout en saluant l'interwilayas SNPSP-SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique) intervenue en janvier dernier, le conseil national du SNPSP appelle à son élargissement "à d'autres syndicats de la famille de la santé". N. M.