Photo : Sahel Par Billal Larbi Après le secteur de l'éducation nationale, lequel est, comme on le sait, à l'arrêt depuis près de 20 jours à la faveur de la grève entamée par un certain nombre de syndicats y appartenant, c'est au tour du secteur de la santé d'opter pour le débrayage. En effet, c'est aujourd'hui que débute la grève cyclique de 3 jours par semaine (pendant un mois) à laquelle a appelé le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). La grève en question a été décidée par les délégués de wilayas présents à la session ordinaire du Conseil national du SNPSP, tenue le 28 octobre dernier. Lors d'une conférence de presse animée en début de ce mois, le Dr Lyès Mérabet, président du SNPSP, a motivé les raisons ayant poussé à la grève des praticiens de la santé par l'absence d'échos favorables de la part de la tutelle aux revendications des praticiens maintes fois exprimées. Ces dernières se résument en le statut particulier, au régime indemnitaire (il est exigé que ce dernier soit appliqué avec effet rétroactif), à la classification des praticiens (auxquels il y a lieu d'ajouter les chirurgiens dentistes et les pharmaciens), ainsi qu'aux entraves au libre exercice du droit syndical. Au sujet du statut particulier du praticien, les syndicalistes du SNPSP relèvent qu'en donnant son aval pour la promulgation d'un décret s'y rattachant (mais sans concerter au préalable les syndicats du secteur), la tutelle s'inscrit en faux avec l'engagement donné le 22 juillet dernier. Selon eux, cet état de fait est révélateur de l'absence d'une culture de la communication. Selon le président du SNPSP, qui insiste sur le fait que la dernière réunion avec la tutelle remonte à Mai dernier, le dialogue et la concertation sont des termes quasiment inexistants dans le lexique du ministère de la santé. Par ailleurs, les praticiens de la santé publique dénoncent l'instauration du «week-end à l'algérienne», dont l'entrée en vigueur est pour eux synonyme de travail d'autant qu'une note de la direction de la santé de la wilaya d'Alger, adressée aux directeurs d'établissements hospitaliers, enjoint ces derniers à travailler le samedi. Au lendemain de cette grève, il est prévu la convocation d'un conseil national extraordinaire en vue d'évaluer et décider des suites à donner à ce mouvement de protestation. Ainsi , et à peine l'euphorie suscitée par la victoire de l'équipe nationale de football face à l'Egypte terminée, l'heure semble être à la grogne et à la protestation. Pour d'aucuns, si le recours à la grève est un droit indéniable, il n'en demeure pas moins que ces arrêts fréquents au niveau des hôpitaux sont révélateurs d'un certain malaise. Pis encore, il n'est pas exagéré, selon eux, de dire que le secteur de la santé en Algérie est malade.