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"Aucun dépassement ne sera plus toléré"
Abdelmalek sellal à propos des chaînes tv privées
Publié dans Liberté le 24 - 05 - 2016

Le Premier ministre justifie le tour de vis annoncé par les dépassements éthiques et professionnels dont se sont rendues coupables ces télévisions.
Le temps semble loin où Abdelmalek Sellal amusait la galerie par ses boutades et ses blagues. En présidant, hier, au Palais de la culture, à Alger, la cérémonie de destruction de supports audiovisuels piratés, organisée par l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda), le Premier ministre avait l'air quelque peu grave. On ignore s'il a été mis au parfum des révélations concernant sa fille dans le scandale Panama Papers publié quelque temps plus tôt par certains médias ou en lien avec la polémique autour du rachat du groupe El Khabar et dans laquelle certains de ses ministres sont empêtrés. Dans son allocution prononcée devant de nombreux ministres présents dont Ramtane Lamamra, Tayeb Louh, Nouria Benghabrit, Houda-Iman Faraoun, Abderrahmane Benkhalfa, Hamid Grine, histoire probablement de délivrer l'image d'un gouvernement soudé dans ces moments d'incertitudes et de spéculations, mais aussi devant des ambassadeurs, des artistes, comme Khaled, Aït Menguellet, Idir, Takfarinas, El-Ghazi, Benani et Mami, entre autres, et des cadres de la DGSN dont son patron, Abdelghani Hamel, Abdelmalek Sellal a adopté un ton de fermeté, notamment à l'égard des télévisions privées. Même si la cérémonie avait un cachet plutôt culturel, Abdelmalek Sellal a saisi l'occasion pour s'exprimer de façon sibylline — étant resté jusque-là à l'écart, laissant le soin à son ministre de la Communication d'aller au charbon — sur la question entourant El Khabar, mais aussi sur les dérapages de certaines chaînes de télévision, probablement allusion à Ennahar TV, qu'il évite de nommer cependant. Aussi, annonce-t-il un assainissement dans le secteur. "Nous devons tous admettre que certains vecteurs audiovisuels versent plus dans la publicité mensongère, la violation de la vie privée, l'atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et, plus grave encore, des attaques contre la cohésion de la société algérienne avec des appels à la haine, au régionalisme et à la fitna", a affirmé d'emblée Sellal. "L'informel a envahi certains secteurs. La ligne jaune à ne pas dépasser, c'est le respect des principes de la société algérienne. Oui, chers frères et sœurs, on a touché aux fondements moraux des Algériens. On a vulgarisé l'insulte et l'invective, et on nous pousse à renoncer à la morale qui fait de nous des êtres dignes et responsables", regrette-t-il. Il avoue que son gouvernement avait pourtant "la volonté entière et sincère" pour développer le paysage audiovisuel, pour peu qu'il se fasse "dans un environnement sain et dans le respect de la loi et de la déontologie". "Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, aujourd'hui", regrette-t-il encore, avant d'en rajouter une couche : "Les efforts louables et courageux de la majorité des acteurs pour une télévision à l'algérienne plurielle, diverse, créative et critique sont pollués et dévoyés par une minorité mue par l'appât du gain ou des desseins encore plus vils." Mais il refuse, du reste, à faire endosser à l'Exécutif la responsabilité du foisonnement de ces chaînes, dont beaucoup ignorent les sources de financement dans ce "marécage de non-droit". "Depuis la promulgation de la loi sur l'audiovisuel, l'autorité publique a toléré un démarrage désordonné en espérant une autorégulation et une décantation qui ne sont pas, hélas, venues. Il est temps que nos concitoyens sachent la vérité et que la loi s'applique à tous dans l'équité et la transparence. Sur la soixantaine de médias concernés, cinq seulement sont réglementairement accrédités. Tout le reste relève de l'informel", dit-il.
Assainissement, tour de vis et "écrans noirs" en vue
Face à cette situation, Abdelmalek Sellal promet un assainissement pour bientôt. "Le gouvernement a chargé le ministre de la Communication d'assainir la situation dans les meilleurs délais, en attendant la mise en place de l'autorité de régulation de l'audiovisuel qui interviendra dans les prochaines semaines", soutient-il. Par ailleurs, un dispositif d'agrément pour les opérateurs désirant offrir un service de communication télévisuel et radiophonique a été mis en place sur la base d'un cahier des charges qui vient d'être finalisé, et qui fixe clairement les droits et obligations dans ce domaine d'activité, précise-t-il. "Toutes les télévisions qui se conformeront au dit cahier des charges seront agréées en tant que chaînes algériennes bénéficiant de toutes les mesures de soutien et d'encouragement prévues par la loi. Les autres qui y dérogeront se verront interdire l'activité en Algérie", ajoute-t-il. Pour le Premier ministre, il s'agit essentiellement de "préserver la santé morale du pays", et non pas "d'une remise en cause de l'ouverture du paysage audiovisuel". Il a, dans le même contexte, accusé certaines chaînes de télévision "d'évasion fiscale, de transfert illicite des devises", tout en dénonçant "le chantage, la diffamation, la divulgation des secrets des enquêtes, mais aussi les pressions exercées sur les cadres de l'Etat" pratiqués par d'autres.
Affaire El Khabar : les sous-entendus
On attendait que Sellal s'exprime ouvertement sur le feuilleton El Khabar qui tient en haleine, depuis quelques semaines, l'opinion nationale. Mais Abdelmalek Sellal a préféré, comme souvent, recourir aux sous-entendus et aux allusions en stigmatisant "ceux qui veulent utiliser l'audiovisuel" à des fins "d'intérêts personnels". "Je suis convaincu qu'ensemble, avec les véritables artistes, créateurs, journalistes et hommes et femmes de médias, nous réussirons cet autre challenge du développement de l'Algérie et de la société. Pour les autres qui veulent utiliser les nobles métiers de l'audiovisuel pour servir des intérêts personnels ou nuire à l'Algérie, je leur dis que leur adversaire n'est pas seulement le gouvernement, mais le peuple algérien qui rejette votre aventurisme et vos funestes projets et clame haut et fort son attachement à la paix, à la stabilité et au projet de renouveau national de Monsieur le président, Abdelaziz Bouteflika." Sellal vise-t-il Rebrab et la chaîne KBC ? "À compter de ce jour, aucun dépassement ne sera plus toléré et la force restera à la loi dans toute sa rigueur et en toutes circonstances", menace-t-il. "Et je le dis en présence des ministres et des autorités concernées", ajoute dans une digression Sellal.
Des ministres rappelés à l'ordre
Dans le discours distribué à la presse, Abdelmalek Sellal n'a pas manqué de rappeler à l'ordre certains ministres. "Je tiens à rappeler également que ces impératifs en matière de communication valent aussi pour tous les agents de l'Etat, quel que soit leur niveau de responsabilité. Ils ne peuvent ni ne doivent adopter dans leurs activités publiques des positions ambiguës quand il s'agit des fondements et des valeurs de la nation. Tout manquement sera sanctionné", a mis en garde Sellal.
Karim Kebir


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