Des centaines de réfugiés et de migrants ont été secourus ces trois derniers jours au large des côtes libyennes et européennes, après avoir vainement tenté de rejoindre la rive nord de la Méditerranée, ont rapporté les agences de presse, citant des sources officielles. Hier matin, pas moins de 550 personnes ont été interceptées par les gardes-côtes libyens, à bord de leurs embarcations de fortune. "Les gardes-côtes de l'ouest (de la Libye) qui patrouillaient dans la zone de la raffinerie de Zaouïa (45 km à l'ouest de Tripoli) ont intercepté ce mardi quatre grands canots pneumatiques transportant quelque 550 migrants clandestins (....) originaires de plusieurs pays d'Afrique", a indiqué le colonel Ayoub Qassem, porte-parole de la marine libyenne. "Il y a parmi eux 30 femmes, dont 8 enceintes, et 3 enfants". Lundi, une quinzaine d'opérations de sauvetage a été menée conjointement par les gardes-côtes italiens et libyens, permettant de sauver plus de 2 000 réfugiés et migrants, dont 500 étaient entassés sur quatre embarcations de fortune, selon les mêmes sources. L'arrivée de deux navires militaires italiens a évité une nouvelle tragédie en Méditerranée, où le beau temps et l'approche de l'été vont accentuer le flux de migrants et de réfugiés vers l'Europe. Dimanche, plus de 800 personnes ont également tenté leur chance mais elles ont été interceptées au moment de leur départ des côtes ouest de la Libye. L'augmentation du nombre de réfugiés et de migrants en provenance de la Libye explique pourquoi les pays européens continuent de mettre la pression sur les parties libyennes pour arracher un soutien sans faille au gouvernement d'union nationale de Fayez el-Serraj, formé dans le cadre de l'accord de paix onusien qui a été conclu le 17 décembre 2015 à Skhirat, au Maroc. L'anarchie qui règne en Libye depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi a laissé la porte ouverte à l'émigration clandestine vers l'Europe et a permis aux réseaux de passeurs de profiter de la détresse de milliers de personnes pour s'enrichir. Les groupes terroristes, dont l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech), ont aussi versé dans ce trafic juteux pour se financer et enrôler de force certains réfugiés. Pour rappel, depuis le début de l'année, ils sont plus de 34 000 migrants à être secourus en Méditerranée, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. À noter, également, que l'Union européenne a lancé depuis quelques mois une opération militaire "Sophia" pour le sauvetage des migrants en haute mer. Cette opération devrait être élargie prochainement aux eaux territoriales libyennes, a indiqué Bruxelles qui attend le moment opportun pour passer à l'action. L. M.