Le consulat général du Mali à Tamanrasset a été fermé, mardi, par des centaines de ressortissants qui se sont fait arnaquer par un employé consulaire. Plus de 300 migrants, qui se disent victimes d'une escroquerie, se sont rassemblés devant cette institution diplomatique en arborant de larges banderoles où l'on pouvait lire "On veut notre argent", "Non à la hogra, ça suffit !" Selon les protestataires, les migrants qui habitent des maisons non sûres se sont entendus avec un employé du consulat pour déposer leurs fonds en contrepartie d'un reçu de versement. Un service consulaire qui s'est érigé informellement en bureau de change a ainsi pris l'affaire en main en délégant une personne pour se charger de toutes les opérations de versement et de retrait d'argent des ressortissants maliens. Cependant, l'employé s'est évaporé dans la nature avec tout l'argent déposé. Selon une source auprès du CG, le mis en cause aurait détourné 23,96 millions DA, 12.03 francs CFA et 3350 euros. "Ces responsables doivent tous partir, on n'a pas besoin d'eux. Ils sont tous des voleurs et des corrompus. Il est temps de savoir ce qui se trame dans les coulisses de ce consulat", fulminent les manifestants en brocardant le consul général pour son mutisme. Plus loin, les protestataires l'accuse de complicité avec l'employé qui aurait dû rendre des comptes avant de regagner le pays. Toutefois, la version livrée par le consul général, Abderrahmane Galla, accable en premier lieu les victimes qui n'ont pas jugé opportun d'avertir l'administration de ces pratiques douteuses. "L'employé mis en cause utilisait le cachet du consulat à notre insu. Une fois l'esclandre éclaté, je lui ai adressé un questionnaire en demandant des explications sur la situation. Tout en reconnaissant avoir détourné les fonds placés dans le coffre du consulat, l'accusé, toute honte bue, m'a demandé un congé pour pouvoir assainir la situation et rembourser l'argent dans un délai de 3 mois, à compter du mois d'avril écoulé. Des victimes ont été même prises à témoin. J'ai décidé de remettre le dossier entre les mains de la justice algérienne, cependant les représentants de ces mêmes victimes se sont opposés à cette procédure par crainte d'empirer les choses", explique M. Galla. Et de poursuivre : "J'ai laissé l'employé partir sur Bamako où il devait amasser l'argent dont le montant a été détaillé dans une lettre d'engagement qu'il avait lui-même signée. Cela fait plus d'un mois qu'il est parti sans donner signe de vie. J'ai chargé un missionnaire de tout expliquer aux autorités maliennes qui se réservent le droit de poursuivre en justice l'employé en question." RABAH KARECHE