1er chapitre la fugue Résumé : Le vieil homme la presse de questions. Maria est contrainte de dire la vérité. Il a de la peine pour elle et promet de l'aider. La jeune fille lui fait confiance... Les premiers jours, Maria ne sort pas. Elle pleurait encore sa mère et tentait d'oublier ses frères et sa vie d'avant. Comme le propriétaire de l'hôtel, qu'elle appelait désormais âami Ramdhan lui apportait ses repas, rien ne la pressait à aller dehors. Chose qu'elle ne pouvait pas faire seule, et tant qu'elle n'avait pas de papiers d'identité, elle ne voulait pas prendre le risque de s'aventurer dehors. De la fenêtre, elle voyait souvent des policiers passer dans la rue et arrêter des jeunes pour les fouiller. Elle ne voulait pas que ça lui arrive maintenant et préférait attendre que âami Ramdhan ait trouvé la solution à son problème. Alors pour s'occuper, elle essaie de se rendre utile en faisant le ménage de la chambre du vieil homme. Elle est située au fond du couloir du deuxième étage. Parfois, elle a de la peine pour lui. Si vieux et si seul. Sa famille ne vit pas avec lui. Sa femme est morte depuis des années. De son vivant, elle avait refusé d'aller vivre en France où il avait travaillé quelques années avant de rentrer au pays et d'acheter ce petit hôtel. Fatima était restée au village, refusant de le rejoindre à Bab El-Oued. La vie citadine n'était pas faite pour elle. Elle se plaisait parmi les siens. Pour rien au monde elle n'aurait quitté leur village natal. Elle était morte entourée des siens. Ses fils étaient installés ailleurs, le laissant gérer son petit hôtel où tous les travailleurs venus de l'intérieur du pays pouvaient louer une chambre. Ce n'était pas un hôtel de luxe mais ils s'y plaisaient. Ils étaient devenus sa famille. Certains vivaient depuis des années ici. Quand ils rentraient de leurs visites à leurs familles, ils revenaient toujours avec des petites gâteries pour lui ou quelques souvenirs à accrocher aux murs de la réception. Maria avait appris à l'écouter, comprenant son besoin de "raconter sa vie". C'est quand il n'a rien à faire qu'il venait discuter avec elle, parfois les après-midis ou en fin de journée. Mais aujourd'hui, il la surprend en venant la voir dès le matin. En voyant une grosse enveloppe dans sa main, elle comprend qu'il vient de trouver une solution à ses problèmes. Bien avant qu'il ne parle et ne la rassure, elle est transportée par la joie. Quand il lui demande de s'asseoir, elle ne le peut pas, même si elle a envie de lui obéir. Âami Ramdhan la comprend et sourit. - À partir d'aujourd'hui, tu porteras le prénom de ma défunte fille, Zakia... Si elle n'avait pas fait la bêtise de tomber dans un puits, elle aurait eu vingt-cinq ans cette année ! Elle était étourdie. Je crois que dans le fond, je n'ai jamais pardonné à ma femme de ne pas l'avoir surveillée ! - Mais elle morte... Tous le savent... Les papiers... Âami Ramdhan l'interrompt pour lui expliquer. - Personne ne connaît ma famille. Je ne l'ai pas déclarée quand elle est morte... Je travaillais alors en France et je voulais continuer à percevoir sa part d'allocations. Maintenant, tu pourras prendre son identité... Tu n'auras aucun problème ! - C'est vrai ? - Dans le fond, tu n'as pas le choix. Sauf si tu retournes à ton village et te rends à votre mairie pour retirer des extraits de naissance et déposer un dossier pour établir ta pièce d'identité ! C'est comme tu veux ! - Je deviendrais votre fille, décide-t-elle. Âami Ramdhan sourit et lui tend les bras. Elle n'hésite pas à s'y blottir mais n'y tarde pas. - Tout à l'heure, la fille d'un ami t'emmènera faire des photos puis vous passerez à la mairie où elle travaille... Comme ça, dans quelques jours, tu auras ta pièce d'identité ! - Merci... Je vous serai reconnaissante durant toute ma vie !, dit-elle, émue jusqu'aux larmes. Merci ! - Sois prête à deux heures et ne lui fait aucune confidence ! Personne ne doit savoir !, lui recommande le vieil homme en lui prenant la main, la mettant vite mal à l'aise et il lui glisse quelques billets. Tu profiteras de cette sortie pour t'acheter des vêtements ! Prends tout ce qui te plaît ! Il s'apprête à quitter la pièce quand il revient. - Personne ne doit savoir la vérité ! Personne...Pas même Yamina, la fille que je vais te présenter ! (À suivre) A. K.