L'Union européenne a annoncé hier qu'elle soutient toujours les efforts du secrétaire général de l'ONU, dans la recherche d'une solution au conflit maroco-sahraoui, permettant "l'autodétermination du peuple du Sahara occidental" après la disparition de son "leader historique". La dépouille du président de la République sahraouie (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier à l'étranger, des suites d'une longue maladie, est arrivée hier, dans les camps des réfugiés sahraouis, à Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Transporté par un avion de la compagnie Air Algérie, le cercueil était drapé de l'emblème sahraoui. Le cortège funéraire a traversé les camps de réfugiés, marquant ainsi le dernier adieu du peuple sahraoui à un de ses précieux fils. La dépouille a ensuite été exposée au siège de la présidence de la RASD afin de permettre aux délégations et personnalités étrangères de rendre un dernier hommage au défunt président. Ce dernier sera enterré aujourd'hui, à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental, selon Khattri Addouh, le président du Conseil national sahraoui, qui assure actuellement l'intérim. M. Addouh a également fait savoir que toutes les mesures ont été prises pour l'organisation des obsèques du président sahraoui. L'Algérie a été représentée à cet événement par une "importante délégation" du gouvernement, conduite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans leurs déclarations, les nombreux représentants des pays africains et latino-américains, ainsi que les personnalités et représentants européens, venus rendre hommage au défunt président, ont reconnu pour la plupart que la cause sahraouie a perdu un "grand combattant" ayant milité pour l'autodétermination et l'indépendance de son pays, en restant convaincus que le peuple sahraoui saura traverser cette dure difficile, pour poursuivre le combat libérateur. De son côté, Cristina Amaral, représentante de l'ONU, a informé que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lui a demandé de transmettre ses condoléances au peuple sahraoui et de rendre hommage à "un combattant pour la paix". Dans un message de condoléances adressé au Front Polisario, le jour de l'annonce du décès du président Mohamed Abdelaziz, Ban Ki-moon avait déjà salué "une figure centrale dans la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental". Hier également, lors du colloque international de 2 jours sur "La question irrésolue du Sahara occidental" qui se tient à l'université de la Sorbonne de Paris, des universitaires et participants ont déploré "les limites" des institutions internationales, notamment du Conseil de sécurité, à l'égard de l'autodétermination du peuple sahraoui. Selon Pierre Galand, président de la Conférence européenne de soutien avec le peuple sahraoui (EUCOCO), la France avait joué un rôle "important" pour soutenir la "marche verte". Quant au chercheur algérien, Yahia Zoubir, se basant sur des "archives américaines déclassées", il a indiqué que ce sont les Etats-Unis qui avaient donné au roi marocain Hassan II "le feu vert pour envahir le Sahara occidental". Inscrit depuis 1966 sur la liste des "territoires non autonomes", donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'AG de l'ONU relative à l'octroi de l'indépendance, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, et occupé illégalement par le Maroc depuis la fin 1975. Hafida Ameyar