Le terrorisme islamiste préoccupe au plus haut point les pays de l'Afrique de l'Ouest qui, lors du 49e sommet de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), organisé samedi à Dakar, ont insisté sur la nécessité d'un effort commun pour venir à bout de ce fléau. "Les attaques au nord Mali, à Bamako, à Ouagadougou et à Grand-Bassam montrent clairement que la menace terroriste reste une source de préoccupation pour notre sous-région", a déclaré Macky Sall, le président sénégalais sortant de la Cédéao, lors du discours d'ouverture de cet important rendez-vous politique et économique. "Nous devons y faire face en associant tous nos moyens", a-t-il ajouté, insistant sur la lutte contre les amalgames. "Il nous faut en même temps lever tout amalgame dans la terminologie : il n'y a aucun Etat islamique en Afrique de l'Ouest correspondant aux visées terroristes de Boko Haram. Boko Haram reste Boko Haram. Et l'islam n'a rien à voir avec le terrorisme et sa folie meurtrière", a ajouté le président sénégalais, exhortant les membres de cette organisation régionale à "partager les informations sur leurs activités, à communiquer, coordonner et harmoniser les efforts" dans cette guerre contre le terrorisme. De son côté, le Béninois Marcel de Souza, qui vient d'être installé à la tête de la Commission de la Cédéao pour deux ans, a lié la réussite de la lutte antiterroriste au développement politique et socioéconomique des pays membres. "Une Cédéao forte, prospère, dont la croissance inclusive et le développement économique et social n'abandonnent personne sur le quai dans un environnement de paix, de sécurité et respectueux des droits de l'homme", a-t-il déclaré lors de ce sommet qui s'est tenu dans un contexte sécuritaire régional difficile, après les attentats qui ont visé le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Mali à quelques jours d'intervalle l'automne dernier. Pour rappel, la Cédéao regroupe 15 pays, dont les Etats membres du Groupe 5 Sahel (G5-Sahel), qui rassemble le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. Les défis sécuritaires à relever sont très nombreux dans un territoire aussi vaste que le Sahel, et cela nécessite également d'importants moyens matériels et financiers que cette organisation ne peut certainement pas mobiliser sans le soutien de la communauté internationale. S'y ajoute aussi le problème d'instabilité dans les pays voisins qui rend les frontières poreuses, facilitant ainsi le mouvement des terroristes et le transfert d'armes. Lyès Menacer