La date du 14 juin serait retenue pour le déroulement des épreuves, après un large tour de table entre le gouvernement, les syndicats et les organisations des parents d'élèves. L'examen du baccalauréat 2016, entaché par une fraude massive, subira une refonte partielle de certaines épreuves touchées par des fuites des sujets, a indiqué, hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s'est montré intransigeant à l'égard des auteurs des actes de fraude, qu'il a jugé comme une "atteinte à la sécurité nationale". La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, doit donner aujourd'hui les détails techniques, s'agissant du déroulé des épreuves. La décision d'opter pour une session de rattrapage partielle est prise à l'issue d'un Conseil interministériel restreint tenu samedi, au cours duquel le gouvernement a réitéré son soutien à la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui fait l'objet d'une cabale fomentée par les milieux islamo-conservateurs. Cela étant, lors d'une conférence de presse qu'elle animera, aujourd'hui, il s'agit donc, pour la ministre, d'annoncer notamment la date de cette deuxième session du bac, pour laquelle l'échéance du 14 juin prochain est d'ores et déjà avancée. Certaines sources, qui abordent le cas des élèves pris en flagrant délit de fraude durant la session annulée, évoquent le risque de leur exclusion de cette session. Mais, aucune nouvelle n'a filtré au sujet des élèves exclus à cause du retard des horaires. Enfin, on apprend que les sujets du bac seront envoyés par Internet et imprimés une fois que les élèves seront au centre d'examen. En abordant les fuites du bac 2016, le Premier ministre, quant à lui, a réitéré la volonté du gouvernement de lutter contre le phénomène de la fraude, en affirmant : "La fraude enregistrée dans le secteur de l'éducation et du savoir est inacceptable et le gouvernement est décidé à combattre l'étendue de la fraude." "Quand on touche à ce niveau du savoir, on a touché à la sécurité nationale", a regretté le Premier ministre, qui a appelé les citoyens à contribuer à la lutte contre ce genre de comportements, estimant qu'il n'y a "point d'avenir quand on bouscule les structures du savoir et de la connaissance". Il a ajouté, à cet effet, que "l'enquête est en cours pour démasquer les auteurs de tels actes et la justice frappera fort contre tous ceux qui sont impliqués" dans les fuites enregistrées lors du baccalauréat 2016. M. Sellal a estimé, dans ce sens, que "des mesures de réformes devraient être prises au niveau de l'Office national des examens et des concours (Onec) si des imperfections venaient à être décelées". "La fraude ne restera pas impunie", a encore ajouté le Premier ministre, assurant que "tout responsable n'assumant pas ses responsabilités dans des affaires engageant la sécurité et la stabilité du pays sera sanctionné selon les lois en vigueur". M. Sellal, qui a fait remarquer, à l'occasion, que l'année scolaire 2015-2016 "s'est déroulée dans de bonnes conditions contrairement aux précédentes", a considéré que "certaines parties tentent de saborder cette évolution", affirmant "la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes engagées dans le secteur car l'Algérie a besoin de modernité", a-t-il conclu. L'annonce d'Abdelmalek Sellal, tient-on à souligner, vient en fait confirmer la tendance vers une "refonte partielle" des épreuves, qui s'est dessinée hier déjà, à travers les déclarations des responsables des représentants des syndicats du secteur, ainsi que les associations des parents d'élèves, au sortir d'une réunion de concertation urgente avec la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, pour examiner les mesures à prendre concernant la fuite des sujets du baccalauréat session 2016. Dans des déclarations à la presse avant la réunion, les syndicats ont été unanimes quant à la proposition de refaire le bac partiellement, soit dans les matières dont les sujets ont fuité et diffusés via les réseaux sociaux, depuis le deuxième jour des épreuves. Il s'agit notamment de la branche des sciences expérimentales et trois autres branches. Les partenaires sociaux avaient soumis jeudi une série de propositions au ministère, consistant en la réorganisation en session extraordinaire des épreuves du baccalauréat dans son intégralité après Aïd el-Fitr, ou la réorganisation partielle de l'examen, soit uniquement les épreuves dont les sujets ont fuité, ou son maintien. Amar R.