"Les indices et les informations dont nous disposons jusqu'à maintenant ne montrent aucune intention sincère de la part du gouvernement de l'occupation marocaine, pour appliquer la décision du Conseil de sécurité des Nations unies (résolution 2285 du 29 février 2016, ndlr) (...) et pour lever les entraves sans cesse dressées devant les efforts de la communauté internationale visant la décolonisation du Sahara occidental." Ces propos ont été tenus, hier, par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de l'ambassade de la République sahraouie (Rasd), à Alger, en présence du ministre délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, et de l'ambassadeur de la Rasd, Bouchraya Hamoudi Sidina. Le chef de la diplomatie a d'ailleurs tenu à rappeler l'adoption, en février dernier, par le Conseil de sécurité, de ladite résolution, "réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et la mission pour laquelle la Minurso (mission de l'ONU pour un référendum au Sahara occidental, ndlr) a été créée", en plus de "son ferme appui" aux efforts du secrétaire général et de son envoyé personnel, pour parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". M. Ould Salek a également fait savoir que la politique de "l'occupation armée" et l'occupation des terres d'autrui "par la force" constituent "une orientation et un processus dangereux" qui conduit à "la confrontation qui peut être proche". Dans ce cadre, il a rappelé les 40 ans de "patience" du peuple sahraoui et les nombreuses fois où le Front Polisario a alerté sur "la question de la complicité au sein du Conseil de sécurité", notant que cette complicité "empêche les efforts onusiens d'aboutir à leurs fins", à savoir : la tenue d'un "référendum libre, urgent et régulier, plus précisément", tel que signé par les deux parties en conflit, en 1991. "Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario demandent au secrétariat général de l'ONU et au Conseil de sécurité d'assumer leurs responsabilités, dans une affaire qui met à l'épreuve le sérieux et la crédibilité des Nations unies", a annoncé le MAE sahraoui. Pour ce dernier, le Maroc, en prenant la décision d'expulser, au mois de mars, la composante politique de la Minurso, voulait "gagner du temps", jusqu'à la fin du mandat de Ban Ki-moon, en comptant sur le soutien de la France qui "ne veut pas de la paix ni de la stabilité dans la région nord-africaine". Ce qui met le Conseil devant de "graves responsabilités". C'est la même France, dira-t-il plus loin, qui est à l'origine des actions visant à casser la décision de la Cour européenne. Interpellé sur les "scénarios" que la partie sahraouie a dû envisager, M. Ould Salek a répondu que les dirigeants sahraouis prendront leur décision fin juillet, "à la fin du délai de 3 mois", laissant entendre que l'attitude du Maroc et du Conseil de sécurité y pèseront lourdement dans la balance. Hafida Ameyar