Deux anciens syndicalistes, Abdelmadjid Azzi, ancien secrétaire général de la FNTR, et Noredine Bouderba, ancien membre de la Fédération des pétroliers (FNTPGC), s'expriment sur la décision de supprimer la retraite anticipée. En l'absence de débats, notamment dans les médias, sur la dernière décision de la tripartite se rapportant à l'ordonnance 97/13 sur la retraite, les réseaux sociaux se sont emparés du sujet pour débattre de cette question qui a suscité de nombreux mouvements de protestation dans le monde du travail. Le plus passionnant et instructif auquel nous assistons sur facebook est celui de deux anciens syndicalistes, Abdelmadjid Azzi, ancien secrétaire général de la FNTR, et Noredine Bouderba, ancien membre de la Fédération des pétroliers (FNTPGC). Pour Abdelmadjid Azzi, "le système est discriminatoire dans la mesure où il faut cumuler 20 années de cotisation et être âgé de 50 ans pour prétendre à une retraite proportionnelle dont le montant sera égal à 50% du salaire moyen des trois dernières ou meilleurs années. Pourquoi 20 ans ? Pourquoi pas 19 ans ou 18 ans ou bien même 15 ans ? Oui, c'est discriminatoire, à partir du moment où on déroge à la règle générale de 32 ans de cotisations et l'âge de 60 ans, pour faire bénéficier une seule catégorie et non l'ensemble des travailleurs. Par contre, ceux ayant accompli la totalité des 32 ans, le maximum légal de cotisations devront, à mon avis, continuer à jouir de cet acquis." Noureddine Bouderba réplique : "Je note avec satisfaction que nos avis se rejoignent sur la retraite sans condition d'âge après 32 années de cotisations dont la suppression constitue une atteinte à un droit fondamental des travailleurs. Pour ce qui est de la retraite proportionnelle, je rappelle que dans 25 pays de l'OCDE, sur 34, la retraite ‘anticipée' est toujours en vigueur même si 9 pays l'ont supprimée. Elle est destinée en général aux salariés qui ont commencé à travailler très tôt, à ceux qui ont occupé des postes pénibles pendant une certaine période et aux femmes qui ont élevé plusieurs enfants. Elle sert aussi à assurer un revenu de remplacement aux travailleurs âgés mis en chômage, etc. Ce qui est vraiment discriminatoire, c'est la suppression de cette retraite avant l'âge légal puisqu'un travailleur qui a commencé à travailler à l'âge de 16 ans sera obligé de cotiser pendant 44 ans pour prétendre à la retraite. Et ce sera surtout ces derniers qui seront concernés, car ceux qui ont eu la chance de faire des études supérieures ne commencent à travailler qu'à l'âge de 26 à 28 ans et ne cumuleront les 32 années qu'à l'approche ou après l'âge de 60 ans", précise Bouderba. Rabah Nadji, ancien syndicaliste de GTP, s'implique dans le débat et s'en prend à Haddad. "Pour cet individu, c'est une décision et non pas une proposition que devait faire chacune des parties à la réunion de la tripartite ! L'âge de départ à la retraite sera relevé de 60 à 65 ans. L'annonce a été faite, ce samedi 4 juin, par le président du FCE, Ali Haddad, dans une déclaration au JT de 20h de l'ENTV (....) C'est bizarre ! Le président de la République, lui-même, ne s'est jamais prononcé de la sorte, mais alors, pour qui se prend-il ce Haddad ? Et dans tout ça, quelle est la réponse de l'UGTA à cet individu ; il mérite vraiment d'être rappelé à l'ordre. Allah yarhamek ya Benhamouda !" Il y a des internautes qui appuient la décision d'abrogation de l'ordonnance 97/13, bien qu'ils soient moins nombreux, comme Djamel qui qualifient "certains Algériens de partisans du moindre effort et de fainéants, au lieu de travailler, on court derrière les retraites à 50 ans, l'Ansej et autres rentes pendant que le pays se dirige droit vers le mur". M. T.