La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) estime que les mesures de revalorisation de leurs pensions prises récemment par le président de la République demeurent insuffisantes compte tenu de la cherté de la vie. L'augmentation de 15% et le relèvement de la majoration pour conjoint à charge ne suffisent pas, avouent les cadres syndicaux de la FNTR, pour couvrir les besoins alimentaires de première nécessité. “Ceci est d'autant plus vrai que l'embellie financière engendrée par un surplus de cotisations sociales depuis 2008 est venue renflouer le budget de la Caisse nationale de retraite, suite au relèvement des salaires de plus de 2 millions de fonctionnaires”, expliquent-ils dans une déclaration finale qui a sanctionné les travaux d'une réunion. Ces révisions à la hausse des salaires devraient, selon eux, rapporter quelque 75 milliards de dinars de plus chaque année dans les caisses de la CNR. À cela, ils ajoutent l'augmentation du SNMG dès le mois en cours qui générera un surplus de cotisations évalué à plus de 10 milliards de dinars. “Cette aisance financière pourrait donc soulager le portefeuille des retraités par l'octroi des 15% de hausse…”, affirment les membres de la fédération. Certes, cette revalorisation “exceptionnelle” arrive, avouent-ils, au bon moment afin de compenser, un tant soit peu les faibles revenus des retraités et saluent, pour cela, le premier magistrat du pays. En revanche, “elle ne suffit pas, à elle seule, pour faire face aux besoins imposés par l'inflation”, nuancent-ils. Présent à cette rencontre, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a reconnu que ces augmentations ne sont que “justice à l'endroit des retraités qui ne se sentent plus marginalisés”. Par ailleurs, les syndicalistes de la FNTR demandent au ministre du Travail d'accorder un taux de revalorisation d'au moins 15% et un relèvement de la majoration concernant le conjoint à charge, maintenu, affirment-ils, pour plus de la moitié des pensions, à 1 731 DA depuis 1998. La FNTR revendique également “une actualisation des pensions attribuées avant août 1996 à l'instar de celles qui ont bénéficié de cet avantage après cette date”. Les retraités n'ont pas hésité à solliciter l'intervention du Premier ministre, de celle des présidents de l'APN et du Sénat pour la prise en charge du reste des revendications inscrites dans le dossier de l'UGTA, présentées lors de la 14e tripartite. Ils citent notamment la révision de l'article 16 relatif au droit acquis du minimum de la pension à 100% au lieu de 75% du SNMG. Ils souhaitent, en outre, l'octroi du cœfficient d'actualisation à chaque augmentation du SNMG afin d'“atténuer le fossé qui se creuse entre les pensions et les salaires d'un même poste de travail”, arguent-ils. Les cadres syndicaux réclament aussi l'annulation des dispositions de l'ordonnance 97-13 relative à la retraite propositionnelle et sans condition d'âge et “la reconversion des pensions de cette catégorie de retraités en retraite anormale dès lors que l'attributaire a atteint l'âge de 60 ans”. L'autre revendication de la fédération a trait à l'uniformisation du montant des allocations familiales à 600 DA/mois/enfant, et ce, quelque soit le montant de la pension perçue. B.K.