Le retour de Syrie et d'Irak de plusieurs terroristes européens inquiète particulièrement la Belgique et la France, qui craignent une nouvelle vague d'attentats, ciblant cette fois-ci des personnalités politiques, médiatiques et sécuritaires. Une quarantaine d'interpellations, au moins douze personnes en garde à vue, tel est le bilan de plusieurs dizaines de perquisitions que les services de sécurité belges ont menées dans la nuit de vendredi à hier à Bruxelles et dans d'autres villes, a indiqué un communiqué du parquet fédéral. "Pas moins de 152 boxes de garage ont également été perquisitionnés", a précisé encore le parquet. En dehors des arrestations, "ni arme ni explosifs n'ont été découverts", a ajouté le communiqué, dont des extraits ont été repris par l'agence de presse Belga. "Les éléments recueillis dans le cadre de l'instruction nécessitaient d'intervenir immédiatement", a expliqué la même source. Les perquisitions ont été effectuées suite à une alerte terroriste faisant état de projets d'attentats, lors du match Belgique-Irlande, hier après-midi, dans le cadre de l'Euro 2016 qui se déroule en ce moment en France, ont rapporté les médias belges, sans fournir d'autres détails. "Nous ne donnons pas de commentaire sur les cibles potentielles", a indiqué le parquet fédéral. Mais selon le quotidien belge Le Soir, qui cite une source judiciaire, "les lieux de rassemblement engendrés par les diffusions des matchs des Diables rouges sont des cibles potentielles, mais au même titre que tout autre grand rassemblement (centre commercial, gare)". Signe d'une forte menace terroriste, le Premier ministre Charles Michel, trois autres ministres et leurs proches ont tous été mis sous haute protection depuis deux jours, par crainte d'attaques ciblées. En dépit de ces menaces d'attentats, l'Organe de coordination et d'analyse de la menace (Ocam) n'a pas jugé nécessaire d'élever le niveau de la menace de 3 à 4. En effet, "des combattants auraient quitté la Syrie il y a environ une semaine et demie afin de rejoindre l'Europe via la Turquie et la Grèce, en bateau, sans passeport", selon une note d'alerte qui a été envoyée ces derniers jours aux différents services de police, selon la presse belge. "Ces personnes se sépareraient en deux groupes, l'un pour la Belgique, l'autre pour la France, afin d'aller commettre des attentats par groupe de deux. Toujours selon les renseignements recueillis, ces personnes seraient déjà en possession de l'armement nécessaire et leur action serait imminente", selon la même note d'alerte. Hier après-midi, une réunion du Conseil national de sécurité s'est tenue à Bruxelles, sous la présidence du Premier ministre Charles Michel, a indiqué son porte-parole. À noter par ailleurs qu'un huitième suspect a été arrêté, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Bruxelles le 22 mars dernier. Youssef E. A., âgé de 31 ans, travaillait à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, un des endroits qui a été visé par les terroristes ce jour-là. Lyès Menacer