Il y aura un avant et un après le 22 mars», a déclaré hier soir le roi Philippe, dans une allocution à la télévision, en référence aux attentats sanglants ayant frappé mardi la capitale belge et fait 31 morts et plus de 270 blessés. «Malgré la stupeur, malgré l'effroi, malgré le choc, il faut que la vie continue», a insisté pour sa part le Premier ministre belge, Charles Michel. Premier objectif : éviter tout blocage. Le réseau de transport bruxellois a redémarré partiellement hier, mais sous très haute surveillance policière. Les écoles seront rouvertes avec des consignes de sécurité très strictes à respecter. Eu égard à la menace, le gouvernement a décidé, hier, de relever le niveau de la menace terroriste au niveau maximum d'alerte, niveau 4, pour l'ensemble du pays. C'est une première. Même si la vie doit continuer, la priorité pour les autorités belges reste néanmoins d'arrêter les auteurs et les commanditaires de ces attentats. Les médias belges ont rapporté, hier, que les frères Khalid et Brahim El Bakraoui, deux Belges d'origine marocaine, connus des services de police pour grand banditisme, auraient été identifiés comme les kamikazes de l'aéroport de Bruxelles. L'un d'eux est soupçonné d'avoir loué, sous une fausse identité, l'appartement perquisitionné le 15 mars dernier. Ils étaient recherchés pour leurs liens avec le réseau terroriste des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. La police belge a lancé une véritable chasse à l'homme pour retrouver l'un des auteurs présumés de ces attentats. Une image extraite de la vidéosurveillance de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem circule dans les médias. On peut y apercevoir un homme, veste claire et chapeau noir, portant des lunettes. A ses côtés, deux autres hommes, vêtus de noir, poussent des chariots à bagages. «Ce sont eux qui ont probablement commis un attentat-suicide», a expliqué le procureur fédéral. D'après les premiers éléments de l'enquête, ce serait l'homme au chapeau qui aurait pris la fuite. Concernant l'explosion dans le métro, une question se pose : est-ce un colis piégé ou un kamikaze ? Le travail de la police scientifique se poursuit sur les lieux des attentats. Un chauffeur de taxi a, selon les médias belges, reconnu les trois terroristes présumés après la diffusion de leur photo par la police. Il a conduit les enquêteurs à l'adresse où il a récupéré les trois hommes à Schaerbeek. Des perquisitions menées dans cette commune, mardi soir, ont permis de découvrir un engin explosif et un drapeau du groupe EI. Selon Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, «la cible, c'est l'Europe et, indirectement, les Etats-Unis parce que les charges avaient été amenées à côté du point de départ des avions vers les Etats-Unis dans l'aéroport». «C'est un symbole important pour l'EI qui voulait montrer qu'il pouvait frapper à n'importe quel moment. Il avait déjà frappé la France, donc il fallait frapper la Belgique», a-t-il expliqué au micro de RFI. Par crainte de nouveaux attentats, le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, a fait appel à toutes les forces de police encore disponibles. Au total, 225 militaires ont été appelés en renfort. Depuis le 13 novembre, un millier de militaires patrouillent dans les rues et protègent déjà les endroits stratégiques du royaume. Autre mesure annoncée mardi soir par le Premier ministre belge : le renforcement des contrôles aux frontières.