C'est un geste fort en direction des actionnaires en conflit que les autorités locales de la ville d'Oran ont consenti, samedi soir, profitant de la présence de trois des quatre derniers présidents du MCO à la cérémonie en hommage à l'ancien international Sid-Ahmed Zerrouki. Le directeur de la jeunesse et des sports, Gherbi Badreddine a, ainsi, organisé une réunion d'urgence sous l'égide du wali Abdelghani Zaâlane, dans un salon feutré de l'hôtel Liberté. "Lorsqu'il s'agit de l'intérêt de la ville, de son plus grand club et de ses supporters, je ne porte jamais attention à l'identité des personnes. C'est pour cela que j'ai pris l'initiative de provoquer ce mini-conclave sous le parrainage du wali qui a toujours été à l'écoute afin qu'une solution soit trouvée à même d'en finir avec ces conflits", commentait, à ce propos, l'initiateur de cette "réconciliation sous haut patronage" entre le président du MCO, Belhadj Mohamed dit Baba, et son prédécesseur et plus farouche opposant par qui une AG parallèle a été programmée, Youssef Djebbari. À leur sortie de la réunion et sous le crépitement des flashes et les applaudissements de la vingtaine de supporters présents, les deux opposants alliaient sourire de circonstance et poignées de main chaleureuses. Mais le temps que le wali d'Oran se retire après avoir cru avoir fait l'essentiel que chacun de son côté laissait apparaître les premières fissures de ce qui doit être qualifié de "réconciliation de façade". "Sincèrement, je ne pense pas qu'il (Djebbari) soit sincère. On s'est dit les quatre vérités en face devant le wali. Je lui ai reproché ses incessantes attaques à mon encontre sur sa télévision privée. Il m'a reproché à son tour de le dénigrer dans un journal spécialisé. Je lui ai alors clairement affirmé que la seule assemblée générale qui tienne sera celle du 9 juillet. Lui veut que soit changé le conseil d'administration, chose que je refuse catégoriquement", nous dira, à ce propos, Belhadj Mohamed, au moment où son rival jurait aux supporters présents "ne pas être intéressé par la présidence", leur promettant même au passage de "ne plus programmer une quelconque AG". Il n'est pas sincère... En aparté, son discours était moins modéré. Youssef Djebbari ne cachait, ainsi, pas son obsession à "modifier la composante du conseil d'administration de la SSPA". "Je ne compte pas renoncer à mon droit de tenir une assemblée générale. Au cours de notre réunion avec le wali, on a évoqué la possibilité de trouver une date qui arrange les deux parties pour que soit tenue une seule AG au lieu de deux programmées. On se verra les prochains jours pour en discuter plus profondément. Je suis, toutefois, décidé à assister à l'AG à laquelle appellera Baba. Que ce soit le 9 juillet, une autre date ou même sur la lune. Il sera, cependant, impératif de procéder au vote pour composer un autre conseil d'administration dans la mesure où celui qui existe actuellement n'est pas représentatif", nous dira à son tour un Djebbari déterminé à installer Larbi Abdelilah au sein de ce nouveau CA, condition que Belhadj, Bessedjrari et leurs proches refusent catégoriquement. Moins engagé, Tayeb Mehiaoui semblait, de son côté, résigné à se retirer de cette guerre de leadership. "Je l'ai dit à Djebbari. C'est trop tard pour envisager une quelconque action. D'autant plus que ceux qui veulent un changement ne sont pas prêts financièrement. Je leur ai clairement expliqué que comme Baba a déjà effectué le recrutement, il fallait le laisser travailler dans la sérénité. On doit lui accorder une troisième chance. Il a fait une bonne première saison. Sa deuxième a été moins réussie. Il a le droit d'avoir une autre chance. Sa prochaine saison déterminera son avenir", nous dira, avec des propos pleins de bon sens, l'ancien président Tayeb Mehiaoui. R. B.