Les éléments de la brigade de lutte contre les stupéfiants de la Police judiciaire d'Alger ont réussi à mettre la main sur un réseau transnational de trafic de drogues dures dans la capitale. Cette filière, composée de cinq femmes, toutes originaires de Tunisie, ont introduit sur le sol algérien, via l'aéroport international Houari-Boumediène, 5,7 kg de cocaïne pure, l'équivalent de 570 kg de cocaïne traitée et destinée à la consommation. La marchandise, en provenance du Brésil, a transité par Dubaï, Tunis, avant d'atterrir dans le Grand-Alger où les cinq mis en cause avaient préparé son acheminement vers Rabat, Casablanca et Marrakech. Lors d'un point de presse organisé hier à la Sûreté de la wilaya d'Alger, le patron de la brigade de lutte contre les stupéfiants d'Alger, le commissaire Tarek Ghaleb, a indiqué que ces femmes, âgées entre 24 et 38 ans, ont été arrêtées à la suite d'un travail de renseignements, et faisant état de tentative d'introduction sur le sol algérien et de transit vers le Maroc d'une importante quantité de cocaïne. Localisées, pistées et après un travail de longue haleine, les enquêteurs ont fini par débusquer ces femmes, par ailleurs exploitées par des réseaux établis entre l'Amérique latine et le Maroc. Mais comment cette quantité de cocaïne a transité par 3 aéroports internationaux sans qu'elle ne soit détectée ? Selon le conférencier, les instigateurs basés au Brésil ont fabriqué des sacs à main spécifiques pour transporter cette substance. Sur les parois des sacs à main, les narcotrafiquants ont apposé un film en plastique sur lequel la substance est déposée avant qu'elle ne soit pressée pour donner l'impression de la couleur du sac à main. "Nous avons interpellé les mises en cause en quatre étapes. Celles-ci avaient loué des chambres d'hôtel à Alger-Centre et effectuaient des déplacements à Dar El-Beïda pour tromper la vigilance des enquêteurs. La technique utilisée pour dissimuler la cocaïne nous a rendu la tâche difficile, mais on a fini, au bout de quatre jours, par récupérer tous les sacs à main et à démanteler tous les éléments de cette filière transnationale. Aussi, ces femmes avaient l'habitude de transiter par Alger sans attirer le moindre soupçon. Mais notre travail du renseignement a fini par payer", a expliqué M. Ghaleb. Celui-ci a révélé que tous les composants des sacs à main, au même titre que des échantillons de la cocaïne, ont été envoyés au laboratoire de la police scientifique de Châteauneuf pour expertise. Présentées devant le procureur de la République près le tribunal d'El-Harrach, les mises en cause ont été placées sous mandat de dépôt, et ce, en attendant les résultats de l'enquête diligentée par le même parquet. D'autant que les services de la DGSN, conformément aux conventions ratifiées par l'Algérie dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, a sollicité la coopération des services d'Interpol pour élucider cette affaire, d'une part, et d'établir les ramifications de cette filière transnationale, de l'autre. FARID BELGACEM