C'est aujourd'hui que le collectif des avocats expliquera les raisons pour lesquelles il aurait choisi de se retirer. Nouveaux développements dans l'affaire dite El Khabar. Le collectif de défense du groupe de presse serait sur le point d'annoncer sa déconstitution de l'affaire. Hier, à une journée de l'expiration du délai arrêté par le président du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, pour que la défense réplique via un mémoire dans le cadre du traitement de l'affaire dans le fond, le collectif d'avocats d'El Khabar aurait choisi une autre voie. Ce qui devait être un mémoire en réplique dans le cadre du traitement de l'affaire dans le fond ne l'était pas. Ainsi, on pense savoir que le collectif a déposé, au niveau du greffe du tribunal, une requête où il aurait informé de son intention de se retirer de la défense du groupe El Khabar. Cette déconstitution voudra dire que les avocats constitués en collectif pour défendre le groupe de presse ne vont pas plaider lors des audiences. À souligner aussi que le même collectif compte expliquer les tenants et les aboutissants d'une telle décision lors d'une conférence de presse prévue, aujourd'hui à 12h, au siège de Liberté à Alger. Lors de cette conférence de presse, les avocats d'El Khabar expliqueront, certainement, les raisons qui les auraient poussés à prendre une telle décision, qui intervient, faut-il le souligner, une semaine après le verdict de la deuxième chambre des référés du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs de geler la transaction et ses implications. À l'annonce du verdict qui ne concerne, à vrai dire, que la plainte en référé, les avocats de la défense ont dénoncé "une réponse politique", car, ont-ils dit, "une telle décision de la justice concernant un acte commercial confirme sa mise sous tutelle politique". À rappeler aussi que la plainte déposée en référé par le ministère de la Communication a traîné en longueur, à cause, notamment, des erreurs de procédure commises par le ministère. À ces approximations s'était greffée une volonté du pouvoir de transgresser les lois qu'il a lui-même confectionnées et fait adopter. L'Autorité de régulation de la presse écrite, prévue pourtant dans la loi organique relative à l'information de janvier 2012, seule instance apte à traiter ce genre de conflit, a été ignorée et son installation remise en cause par la tutelle à qui la responsabilité de sa mise sur pied échoit pour, justement, éviter que l'Exécutif ne s'y substitue. Avec ce probable retrait des avocats de défense du groupe El Khabar, c'est une nouvelle donne avec laquelle la justice doit statuer dans une affaire que d'aucuns pensaient qu'elle est un véritable test pour la justice algérienne et à l'Etat civil longtemps promis par le pouvoir. Mohamed Mouloudj