Ce report va permettre à la défense, qui s'est constituée hier, de préparer une requête collective pour répondre à celle de la partie plaignante. Le très attendu procès de l'affaire El Khabar n'a, finalement, pas eu lieu hier à la deuxième chambre du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs. Il a été reporté au mercredi 11 mai. En effet, le président de la deuxième chambre, Mohamed Dahmane, en a décidé ainsi pour des impératifs légaux. Selon des avocats de la défense, la réaction du juge "est correcte", en ce sens qu'elle est conforme aux dispositions du code de procédure civile et administrative. Ce report, ajoutent les avocats, va permettre à la défense, qui s'est constituée hier, de préparer une requête collective pour répondre à celle de la partie plaignante, à savoir le ministère de la Communication. Selon Me Sadek Chaïb, le département de Hamid Grine a présenté une requête rectificative au dossier de fond. Ce même dossier a été remis à la défense. L'avocat a annoncé que toutes les constitutions de ses confrères, une trentaine, ont été acceptées par le juge et un mémoire en réplique, soit la réponse de la défense, sera versée le jour de l'audience. Parmi le collectif, plusieurs autres avocats se sont constitués aux côtés de ceux désignés par El Khabar et Cevital pour assurer la défense. Il s'agit, entre autres de Mes Mustapha Bouchachi, Hakim Saheb, Lila Hadj-Arab... Une dizaine d'autres avocats est attendue pour rejoindre ce collectif dans les jours à venir, apprend-on auprès d'un avocat qui a souligné, concernant la procédure telle qu'engagée par le ministère de la Communication, que "le pouvoir algérien n'a pas de cap". Il a expliqué qu'au début, l'affaire était engagée en référé, "le sursis d'exécution", devait être le maître mot du ministère, or, regrette l'avocat, "ils ont injecté un rectificatif avant même la réplique de la défense". "Ce rectificatif, a-t-il ajouté, est une demande du gel de la transaction entre des actionnaires d'El Khabar et la société Ness-Prod". Pour cet avocat, "cela prouve que les gens du pouvoir, qui ont engagé ce bras de fer, ne savent pas réellement ce qu'ils veulent". Le même avocat s'est interrogé sur "le probable artifice juridique que les professionnels de la justice de la nuit peuvent fabriquer pour faire annuler cette transaction et fermer de fait un grand journal". Pour lui, il ne peut constituer qu'un"coup de force". Pour rappel, le procès initial de cette affaire a été prévu le dimanche écoulé, soit le 2 mai. Le juge du tribunal a décidé de le renvoyer à la deuxième chambre. Le président de cette dernière a décidé de le reporter à mercredi prochain. Cette affaire, inédite dans les annales de la justice algérienne, porte sur une tentative du ministère de la Communication de faire annuler une transaction commerciale entre des actionnaires d'un groupe de presse au profit d'une société, filiale du groupe Cevital. Mohamed Mouloudj