La quasi-majorité de ces souscriptions a été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de l'ordre de 1%. L'emprunt national pour la croissance économique a permis de drainer un montant de près de 251 milliards de dinars depuis son lancement en avril dernier, selon une source financière, citée par l'APS. La quasi-majorité de ces souscriptions a été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurance, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de l'ordre de 1%, indique la même source, qui ne précise par si cet argent provient de l'épargne déjà placée dans les banques ou des fonds qui circulent dans l'informel. L'emprunt est supposé, aussi, collecter une partie de l'argent de l'informel pour le financement de grands projets d'infrastructure. Mais la manière avec laquelle le gouvernement pousse les banques et les assurances à souscrire à l'emprunt donne une indication sur les réticences des acteurs de l'informel. Pour rappel, dans un courrier adressé au président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), daté du 31 mai 2016, le directeur général du Trésor a demandé aux compagnies d'assurances "de fournir plus d'efforts" pour la réussite de l'emprunt national pour la croissance économique. L'UAR avait fait part au ministre des Finances, dans une lettre, de la situation des placements effectués par les sociétés d'assurance pour l'acquisition des titres de l'emprunt national pour la croissance économique. "Après examen, les montants mobilisés restent en deçà des attentes et des capacités du secteur des assurances. Dans ce cadre, il y a lieu de demander aux sociétés d'assurance de fournir plus d'efforts pour la réussite de cette opération", a estimé le directeur général du Trésor. Selon certaines sources, jusqu'au 9 juin dernier, les assureurs ont placé un montant qui tourne autour de 11 et 13 milliards de dinars. Les assureurs ont fait convertir des bons du Trésor en titres obligataires, sans apporter une nouvelle épargne. Interrogée sur la cadence des souscriptions, la même source estime que ce niveau de fonds collectés constitue un "bon départ" et que dans le cas d'un maintien du même rythme durant les prochains mois, le bilan final devrait être appréciable. Cependant, aucune indication sur le montant que le gouvernement souhaite lever n'a été avancée. À ce rythme, l'emprunt national pour la croissance économique sera-t-il suffisant pour compléter le financement du déficit budgétaire de 2016 sans recourir à d'autres formes d'endettement public ? Pour rappel, selon le ministère des Finances, le déficit du Trésor s'est établi, durant les deux premiers mois de l'année, à 1 404 milliards de dinars. Lancé le 17 avril dernier, l'Emprunt national pour la croissance économique a une durée de souscription de 6 mois (avril-octobre 2016). Les obligations sont assorties de deux taux d'intérêt fixés en fonction du délai de remboursement : les obligations de 3 ans avec un taux d'intérêt de 5% et celles de 5 ans avec un taux d'intérêt de 5,75%. Au lancement de cette opération, un seul type d'obligations avait été était émis d'une valeur de 50 000 DA chacune. Mais en début mai, deux autres catégories d'obligations ont été introduites : celles de 10 000 DA, destinées notamment aux particuliers, et celles d'un million de dinars pour les gros épargnants. La souscription qui est ouverte aux particuliers, aux entreprises, aux établissements financiers comme aux différents organismes publics (caisses de retraite, de sécurité sociale...) se fait à travers les guichets de banques commerciales et de la Banque d'Algérie, bureaux de poste, compagnies d'assurances et trésoreries publiques. Près de 7 000 sites et centres de souscription ont été mobilisés à travers le territoire national pour accueillir les souscripteurs. La souscription à cet emprunt est proposée sous deux formes : titre nominatif ou titre au porteur (anonyme), alors que le mode de paiement se fait par chèque, cash ou par virement. Quant au mode de transmission des titres, ces derniers sont librement négociables et pourront être achetés et/ou cédés à des personnes physiques ou morales par voie de transaction directe ou par endossement par le biais d'intermédiaires légalement habilités. Le remboursement par anticipation des titres souscrits est possible, mais un souscripteur ne peut demander ce remboursement qu'après écoulement de la moitié de la durée globale du titre et après avis du directeur général du Trésor. M. R.