L'ancien ministre des Moudjahidine, proche de Ouyahia, remplace Mohamed-Chérif Daâs. Outre l'élection du SG, la session a été également consacrée à l'élaboration et à l'adoption du plan d'action pour l'exercice 2005 C'est finalement à Saïd Abadou, ancien ministre des Moudjahidine dans le gouvernement de Ahmed Ouyahia (1997-1999), qu'échoira le rôle de diriger la puissante Organisation nationale des moudjahidine (ONM). Elu jeudi le 17 février dernier secrétaire général de l'organisation, à l'issue d'une session du secrétariat national, Saïd Abadou, qui a recueilli 14 voix sur les 19 qui composent cette instance, remplace ainsi M. Mohamed-Chérif Daâs qui occupait l'intérim depuis 2000. Selon le désormais ex-SG, dont les propos ont été rapportés par l'agence officielle, l'élection s'est déroulée “dans un climat empreint de liberté et de démocratie et sans aucune contrainte ou pression”. Outre l'élection du SG, la session a été également consacrée à l'élaboration et l'adoption du plan d'action pour l'exercice 2005, axées sur l'explication des résolutions du Xe congrès tenu début décembre dernier, l'examen des questions organiques et des problèmes tels que l'aide financière et la mise en place de moyens de transport et de locaux au profit des bureaux de l'organisation dans l'ensemble des wilayas du pays, ainsi que le renouvellement des règles organisationnelles. Sur un autre registre, le secrétariat a procédé au vote du règlement intérieur de l'organisation et adopté la résolution politique. Une résolution qui plaide, entre autres, au renouvellement des structures organiques “dans le respect des principes de transparence et de compétence dans la désignation des responsables”, l'adoption des recommandations du Xe congrès de l'ONM et la redynamisation de ses organes, la coordination avec les institutions concernées de l'Etat et “l'intransigeance envers les abus tentant de porter atteinte aux acquis de la Révolution”. Et comme attendu, les membres du secrétariat ont réitéré leur reconnaissance au Président pour avoir “accepté la présidence honorifique” et salué sa décision de “s'en remettre au peuple” pour la question de l'amnistie, qualifiant la démarche “de premier pas dans le processus de réconciliation nationale globale”. Véritable appendice du pouvoir, l'ONM, qui a longtemps “végété” dans le giron du FLN et qui passe désormais sous la coupe du RND, semble être au centre d'un jeu d'équilibre au pouvoir. La prise de la direction de l'organisation par un élément du RND, dont on n'ignore pas que c'est grâce à un appui “d'en haut”, participe, semble-t-il, d'une volonté de rééquilibrage, après que le chef de l'Etat eut accepté de présider le FLN. Il est, en effet, pour le moins politiquement contreproductif de présider deux entités de la même famille politique. Et les affirmations de l'ex-SG selon lesquelles l'élection s'est “déroulée sans contrainte ou pression”, que rien ne justifie au demeurant, ne font que charrier paradoxalement quelques suspicions qui entourent le fonctionnement de cette organisation de masse. Autre indice révélateur : le renouvellement des structures dans le respect des compétences. Comme quoi, le régionalisme a longtemps joué un rôle prépondérant dans l'organisation. C'est dire en définitive que la “révolution”, dans le sens “démocratique” du terme, tant attendue au sein de l'ONM, dont le dernier congrès a consacré une bonne partie des travaux au thème des “privilèges”, n'aura pas lieu de sitôt. K. K.