Un représentant du CNRC et un autre du ministère de la Communication ont été entendus, hier, par le juge instructeur. Les avocats du directeur général de la chaîne de télévision KBC, également directeur de Ness-Prod, et ses deux codétenus dans ce qu'il convient d'appeler l'affaire KBC ont relevé appel, hier matin, de l'ordonnance portant détention provisoire de leurs clients. L'appel a été introduit auprès du juge d'instruction qui l'a transmis, a-t-on appris auprès de Me Fetta Sadat, au procureur près le tribunal de Sidi-M'hamed. Le dossier qui a été transmis au parquet général devra atterrir, en définitive, à la chambre d'accusation qui devra examiner l'appel lors de son audience de mercredi, sinon dimanche prochain. Par ailleurs, les avocats des trois prévenus n'ont pas eu accès au dossier, hier, au motif que l'instruction n'était pas encore achevée. En effet, d'autres témoins ont été entendus. Il s'agit de la comptable de la télévision KBC, d'un représentant du Centre national du registre du commerce (CNRC) et d'un représentant du ministère de la Communication. Les avocats, qui espèrent avoir accès au dossier dès aujourd'hui, ont rendu visite, hier, à leurs mandants à la prison d'El-Harrach. Les prévenus, qui ont eu droit aux visites de leur famille, gardent le moral, a témoigné Me Fetta Sadat. Le directeur général de KBC a eu la visite de son père, le comédien dramaturge Slimane Benaïssa. Ce qui l'a réconforté dans cette épreuve difficile. Côté réaction, il a été enregistré celle de l'association Avife/réseau Wassila qui, dans une déclaration publique, a dénoncé la détention dont font l'objet les trois prévenus dans l'affaire KBC (...) Par ailleurs, "la mise en détention provisoire, la veille de l'Aïd, du directeur de la chaîne KBC, du directeur de production au sein de cette même chaîne et d'une fonctionnaire du ministère de la Culture montre qu'on observe un détournement de la loi", a réagi l'association, dont le bureau s'est réuni samedi, ajoutant qu'"en effet, celle-ci prévoit de façon nette et catégorique que la liberté provisoire est la règle de la détention provisoire". Remarque fort pertinente de l'association qui conclut que "de ce fait, la société vit actuellement une menace récurrente", ceci après avoir fait également remarquer que "les textes de loi votés sont bafoués avec les décisions de justice qui sont en flagrante violation avec leur contenu" et que "du fait de l'instrumentalisation de la justice, les Algériennes et les Algériens sont placés dans la plus grande fragilité juridique et politique". Rappelons que dans l'affaire KBC, trois prévenus, en l'occurrence le directeur général de la chaîne, le producteur de l'émission "Nass Stah" et une directrice centrale au ministère de la Culture, sont en détention provisoire depuis vendredi dernier. Ils sont accusés de "fausses déclarations" et d'"abus de fonction". Ils ont été placés sous mandat de dépôt, après un interrogatoire et une garde à vue de 36 heures chez les gendarmes, à Bab Djadid. Cité également dans l'affaire, le président du conseil d'administration du groupe El Khabar et la comptable de KBC ont été entendus comme témoins. S. A. I.