C'est un coup terrible que viennent de subir la chaîne de télévision KBC et la société Ness-Prod, après la mise sous mandat de dépôt de Mehdi Benaïssa et du producteur de l'émission "Nass Stah". Violent coup de couperet. Le juge instructeur du tribunal de Sidi-M'hamed, à Alger, a ordonné, hier vendredi, la mise en détention du directeur général de KBC et également directeur de Ness-Prod, Mehdi Benaïssa, qu'il a entendu dans la désormais affaire KBC et les bris de scellés. La même décision a été prise à l'encontre du directeur de production de l'émission "Nass Stah", Ryad Hartouf, ainsi que de la directrice centrale au ministère de la Culture, Mme Mounia Nedjaï. Les trois prévenus ont été transférés à la prison d'El-Harrach. Selon Me Fetta Sadat, qui les a assistés durant leurs auditions, ils sont inculpés, entre autres, de "fausses déclarations" et "d'abus de fonction". Les deux autres personnes entendues dans le cadre de la même affaire, à savoir le président du conseil d'administration du groupe de presse El Khabar, Zaherddine Samati, et la comptable de KBC, Mme Sarab, ont été relâchés à l'issue de leurs auditions séparées, en qualité de témoin, par le juge d'instruction. Convoqués mercredi par la Gendarmerie nationale, le directeur de KBC, le producteur de l'émission "Nass Stah" et la directrice centrale au ministère de la Culture, ont été maintenus en garde à vue jusqu'à vendredi matin pour être présentés directement devant le procureur qui les a inculpés et dirigés ensuite chez le juge instructeur qui les a placés en détention. En revanche, la convocation du président du conseil d'administration du groupe El Khabar et la comptable de KBC remonte à jeudi et leur garde à vue n'a pas été prolongée jusqu'à vendredi. Ils ont été relâchés tard dans la nuit du jeudi à vendredi avec une convocation pour se présenter, hier, au tribunal où ils ont été auditionnés comme témoins. L'affaire concerne la délivrance des autorisations pour l'enregistrement des deux émissions phares de KBC, "Ki Hna-Ki Nas" et "Ness Stah", produites par la société Ness-Prod et diffusées par KBC. Les deux émissions sont d'ailleurs interdites d'enregistrement depuis jeudi, date à laquelle elles ne sont d'ailleurs plus diffusées. Rappelons que le directeur de KBC avait déjà été entendu par la gendarmerie lundi dernier, présenté le lendemain devant le procureur de la République et auditionné comme témoin par le juge instructeur une première fois dans l'affaire dite de "bris de scellés" des studios où était tournée l'émission "Ki H'na Ki Nass". Les studios en question étaient mis sous scellés dans le cadre de la fermeture administrative de la chaîne de télévision Atlas TV. Ses propriétaires ont fait l'objet d'arrestation. Ils ont été placés sous mandat de dépôt et emprisonnés à El-Harrach. Les déboires judiciaires de KBC interviennent dans le sillage de l'affaire El Khabar en cours d'instruction dans le fond au tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, suite à deux plaintes simultanées du ministère de la Communication. L'une en référé et l'autre dans le fond. La plainte en référé a fait l'objet d'une décision rendue le 15 juin dernier. Le juge des référés a décidé du gel de la transaction portant cession d'une part d'actif du groupe de presse El Khabar au profit de la société Ness-Prod. Le prononcé du verdict dans le fond devra intervenir avant les vacances judiciaires. Les avocats de la partie civile ont décidé de se reconstituer pour alerter contre "la parodie de justice". La requête de destitution a été déposée officiellement mardi dernier auprès du greffe du tribunal de Bir-Mourad-Raïs, avant que la décision ne soit communiquée le lendemain en conférence de presse. Amar Rafa