Encore une fois, un kamikaze de Daech a visé un marché populaire de la capitale irakienne, où de nombreux habitants vont faire leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré de Ramadhan. Un autre carnage, dont le bilan est le plus lourd de l'année. De la mouvance Al-Qaïda à l'organisation terroriste de l'Etat islamique, les méthodes ne changent pas pour faire le maximum de victimes, en général des civils. Cela se confirme à chaque attentat, comme ce fut le cas hier à l'aube dans le quartier commerçant de Karrada à Bagdad, où un kamikaze de l'Etat islamique a fait exploser sa voiture piégée. Le bilan allant de 75 à 83 morts, selon les différentes agences d'information, est le plus lourd dans un seul attentat dans la capitale irakienne cette année. Dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites terroristes, l'EI a affirmé qu'un kamikaze irakien avait fait exploser une voiture piégée près d'un rassemblement de chiites, une communauté musulmane majoritaire en Irak considérée comme hérétique par Daech. La présence sur les lieux du Premier ministre irakien Haider Al-Abadi et sa promesse de punir les responsables de l'attaque n'a pas apaisé la colère des habitants contre l'incapacité de son gouvernement d'empêcher de telles attaques. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des hommes lançant des pierres sur un convoi présenté comme celui de Haider Al-Abadi. La dernière attaque de ce genre à Bagdad remonte au 17 mai, lorsqu'un double attentat contre deux quartiers avaient fait près de 50 morts et plus de 100 blessés. Ces attentats à répétition témoignent de l'échec du pouvoir à mettre en place des mesures de sécurité efficaces à Bagdad, en dépit de l'aide de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui entraîne les forces irakiennes dans le cadre de la lutte terroriste. Ils montrent également que ce groupe terroriste parvient toujours, malgré ses revers militaires sur le terrain, le dernier en date est la perte de Fallouja le 26 juin 2016, à commettre des attentats particulièrement sanglants. À noter que cet attentat intervient deux jours après l'annonce, vendredi, par le Pentagone de la mort de deux chefs militaires de Daech, dont "le ministre de la guerre adjoint du groupe" tués le 25 juin dans une frappe de la coalition près de Mossoul. "Leur élimination permet de préparer le terrain pour que les forces irakiennes puissent libérer Mossoul avec le soutien de la coalition", a indiqué le Pentagone, alors que l'administration américaine a dit espérer achever la campagne anti-EI avant la fin de l'été 2017. Ainsi, la seule grande ville d'Irak que le groupe terroriste contrôle encore est Mossoul, deuxième ville du pays, située dans le Nord. Plusieurs offensives ont été lancées ou sont en préparation pour tenter de la reprendre. Merzak Tigrine