Créé en février 1997 comme une machine électorale, le RND occupe actuellement une position plus discrète sur l'échiquier politique. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, animera un meeting, ce lundi, à la salle Ibn-Khaldoun et ce, à l'occasion du huitième anniversaire de la naissance de son parti. La rencontre avec les militants d'Alger sera mise à profit pour défendre le programme du président de la République, notamment ses aspects économiques. Le patron du rassemblement, et aussi Chef du gouvernement, fera, inévitablement encore une fois, un plaidoyer pour la réconciliation nationale et dans une moindre mesure pour l'amnistie générale. Selon des membres du secrétariat national, qui prêchent, depuis hier, la bonne parole du parti dans les quatre coins du pays, il ne convient pas de trop discourir sur l'amnistie générale tant que le chef de l'Etat n'a pas dévoilé la teneur et les supports de son projet. Ces sorties publiques, bien que justifiées par la commémoration d'une date importante de la vie organique, répondent davantage à l'objectif de réveiller les militants de leur torpeur et de capter l'intérêt des médias au moment où les feux de la rampe sont concentrés sur le FLN. Il faut croire que le chemin parcouru par le parti en huit ans d'existence n'a jamais dévié de l'itinéraire que lui a tracé le pouvoir. Conçu au départ comme une machine électorale (il a raflé la majorité des sièges de l'APN puis celles des assemblées locales, alors qu'il n'existait que depuis quelques semaines), il est devenu au fur et à mesure la béquille sur laquelle s'appuient les décideurs en temps de crise. C'est presque un contre-pouvoir au pouvoir puisqu'il sert, au besoin, à équilibrer les rapports de force dans les hautes sphères de décision. S. H.