Ouyahia ne soufflera pas un mot sur les divergences de fond avec le FLN et le MSP. «Le Rassemblement national démocratique (RND) n'est pas né pour concurrencer ou combattre les autres formations. Il n'a également pas été créé pour embellir la scène politique. Nous avons constitué un parti pour défendre nos positions et nos convictions et pour contribuer à la concrétisation du message de Novembre», défend M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti dans son discours qui sera lu cet après-midi à la salle Ibn Khaldoun, à l'occasion du neuvième anniversaire du parti, dont nous avons reçu une copie. M.Ouyahia sera présent à cette occasion aux côté de ses militants pour faire le bilan politique de neuf ans de présence au centre d'un échiquier politique en éternelle effervescence. Le parti est né aussi dans une conjoncture sécuritaire très difficile pour le pays. Le secrétaire général du RND reviendra sur cet épisode douloureux pour le pays en précisant que «l'Algérie a gagné la guerre contre le terrorisme», rendant, dans ce sens, hommage au courage du peuple algérien mais aussi au combat de l'armée nationale, des groupes de légitime défense et des gardes communaux. Après avoir lutté contre le phénomène de l'extrémisme islamiste, le parti «s'engage aujourd'hui avec conviction pour la concrétisation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dans sa lettre et son esprit après avoir soutenu dans le passé la concorde civile», deux projets initiés par le président de la République. L'occasion pour le n°1 du RND d'exprimer encore une fois «son soutien indéfectible» au chef de l'Etat. «Nous avons exprimé en 1999 notre choix politique pour M.Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes restés fidèles à cette position qui puise sa légitimité dans la volonté du peuple réitérée le 8 avril 2005». Le RND ne semble pas prêt à changer sa ligne: «Nous ne soutiendrons aucun projet autre que celui du chef de l'Etat, parce que son programme a été choisi en toute souveraineté par le peuple et par les deux chambres parlementaires». Ce même programme, ajoute-t-il «est en conformité avec nos convictions et notre ligne politique». Il est à remarquer que jamais le RND ne s'est identifié avec autant d'engagement dans les faits et les paroles en faveur du programme du président. Cette mise au point intervient en fait dans un climat politique particulier pour le pays. Dans ce discours, l'orateur prendra sans doute le soin de préciser que ce choix est dépourvu de tout calcul, qu'il soit politique ou autre. «Beaucoup peuvent s'interroger: Pourquoi ce soutien? N'avez-vous pas un programme propre à votre parti ?» La réponse qu'apporte Ouyahia est que le parti refuse «d'user de manoeuvres politiciennes à la veille des rendez-vous électoraux». Si chacun, dans la conjoncture actuelle, cherche la voie médiane, là où peut s'engouffrer le plus grand nombre d'électeurs, le RND «place aujourd'hui l'intérêt du pays avant tout». Dans son discours M. Ahmed Ouyahia a écarté les sujets qui fâchent, notamment la grogne sociale et les revendications des travailleurs, principalement celle liée à l'augmentation des salaires. Une revendication placée au centre de l'échiquier politique, ces dernières semaines et dont le coût électoral peut être élevé. Par ailleurs et au coeur d'une crise qui ne dit pas son nom à l'Alliance stratégique, le RND réitère son plein engagement au sein de ce pôle politique. «Pour nos partenaires au sein de l'Alliance, nous exprimerons notre détermination à rester fidèles à cette entité politique au vu de ce qu'elle apporte au multipartisme en Algérie, mais aussi comme une expérience inédite qui nécessite des efforts des parties prenantes». Ouyahia, contrairement aux thèses de certains observateurs, n'a pas soufflé mot sur les divergences de fond avec le FLN et le MSP. Un choix qui peut être stratégique à la veille du discours du président de la République.