Alors que Bagdad était secoué hier par un nouvel attentat contre un mausolée chiite, qui a fait trente morts, le Premier ministre Haïder al-Abadi annonçait le limogeage des principaux chefs de la sécurité de la capitale irakienne. Cet énième attentat-suicide, revendiqué par l'autoproclamé Etat islamique sur l'agence Amaq liée à ce groupe terroriste, intervient après celui au minibus piégé de dimanche dans le quartier animé de Karrada à Bagdad tuant au moins 292 personnes. Face à ce déferlement de violence, qui a provoqué la colère des Irakiens, qui jugent leur gouvernement incapable de protéger les civils et mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces, Haïder al-Abadi a rendu public un communiqué dans lequel, il indique avoir "donné l'ordre de relever de leurs fonctions le commandant des opérations pour Bagdad et les responsables de la sécurité et des renseignements". Ces limogeages en série surviennent quelques jours après la démission du ministre de l'Intérieur, Mohammed Al-Ghabbane, qui avait admis des failles dans les mesures de sécurité à Bagdad en soulignant que les points de contrôle disséminés à travers la capitale étaient "absolument inutiles". La démission du ministre a été acceptée par le Premier ministre irakien, qui continue sur sa lancée en renouvelant les corps de sécurité dans l'espoir de rendre les services de sécurité plus efficaces face à cette vague de violences, marquée hier par l'attaque contre le mausolée Sayyed Mohammed, fils de l'un des imams vénérés par la communauté musulmane chiite. Avant l'aube, des assaillants ont bombardé le mausolée aux obus de mortier avant que des kamikazes n'arrivent sur place et ne commencent à tirer, a indiqué un communiqué du commandement militaire des opérations conjointes, qui a ajouté que deux des kamikazes se sont ensuite fait exploser dans un marché proche et le troisième a été tué et sa ceinture explosive désamorcée. Merzak Tigrine