Le pouvoir en place à Bagdad n'arrive plus à assurer la sécurité des Irakiens, lesquels subissent quotidiennement la barbarie de l'Etat islamique. Les attentats-suicides sont désormais le lot quotidien des Irakiens, qui ne sont en sécurité nulle-part. Le danger est plus grand dans les endroits les plus fréquentés, notamment les marchés, les centres commerciaux et même les mosquées. L'attentat-suicide de dimanche à Bagdad, dont le dernier bilan fait état de plus de 200 personnes tuées, est l'un des pires jamais perpétrés dans ce pays par l'organisation terroriste de l'Etat islamique. L'énorme déflagration a provoqué des incendies dans plusieurs immeubles et échoppes. Les rues du quartier étaient jonchées de décombres, et la recherche puis l'identification des victimes pourraient être très longues. Ce nouveau carnage met de nouveau en lumière l'incapacité du pouvoir irakien à mettre en place des mesures de sécurité efficaces pour les prévenir à Bagdad. Cet attentat démontre que Daech est capable de commettre des actions très meurtrières au cœur même de Bagdad malgré les revers militaires qu'il subit sur le terrain depuis plusieurs mois. Rappelons qu'il a perdu ses principaux bastions, dont les villes de Tikrit, Ramadi et Fallouja, cette dernière ayant été reconquise par les forces irakiennes il y a 8 jours. Malgré ses revers militaires sur le terrain face aux troupes gouvernementales soutenues par la coalition internationale à travers des raids aériens contre les positions de l'Etat islamique, ce dernier parvient à commettre des attentats meurtriers au coeur même de la capitale, pourtant bénéficiant de mesures de sécurité rigoureuses. Face à la multiplication des critiques quant à son incapacité à protéger les populations civiles, le Premier ministre irakien a annoncé, dimanche, la modification des mesures de sécurité, notamment le retrait de détecteurs d'explosifs dont l'efficacité avait été mise en doute. Haider al-Abadi a aussi ordonné au ministère de l'Intérieur d'accélérer le déploiement du dispositif Rapiscan pour la recherche de véhicules à toutes les entrées de Bagdad, où se pressent chaque jour des milliers de poids lourds et de voitures particulières. Des images vidéo ont montré la colère de certains habitants qui ont lancé des pierres sur le convoi de Haider al-Abadi lorsqu'il s'est rendu sur les lieux du drame dimanche. Il a déclaré comprendre les sentiments d'émotion, de tristesse et de colère. "Outre les morts, plus de 200 personnes ont été blessées", ont indiqué des responsables de la sécurité. L'attentat a été revendiqué par Daech, qui a indiqué dans un communiqué que le kamikaze irakien avait visé un rassemblement de chiites, communauté musulmane majoritaire en Irak et considérée comme hérétique par le groupe Etat islamique.