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Abderrahmane Zakad s'en est allé
Le monde de l'architecture et de la littérature en deuil
Publié dans Liberté le 10 - 07 - 2016

Le "plus beau bébé d'Algérie" ne nous adressera plus ses messages si joliment signés. L'"agitateur culturel" ne nous donnera plus à lire ses papiers coups de gueule dans lesquels il disait tout haut ce que beaucoup de personnes de la sphère culturelle pensaient tout bas. Certes, il avait ses excès, ses moments de colère incontrôlables, ses critiques acerbes parfois justes, parfois peu fondées ou peut-être trop subjectives, mais il agitait vraiment la scène culturelle en général et livresque en particulier et donnait souvent du fil à retordre à certains et à réfléchir à d'autres. Abderrahmane Zakad - c'est de lui dont il s'agit – s'en est allé le 1er jour de l'Aïd. Urbaniste, moudjahid, auteur, poète, réalisateur, "agitateur", il laisse derrière lui un travail de recherche colossal sur le monde urbanistique et de nombreux ouvrages entre romans, nouvelles et poésie. Diplômé en urbanisme (élève de Jean de Maisonseul, Pierre Salama, Claudine Chaulet et Djilali Sari.), il a occupé de hauts postes de responsabilité dont : directeur à la Cadat puis au Cneru (1969 – 1982) ; chef de département des aménagements d'Alger (Deal/Cadat- 1977-1984) ; responsable des projets "vieilles villes" de Tlemcen et Constantine à l'AADL (1996/1999) et ingénieur subdivisionnaire Hamma/Hussein Dey (1983), chargé des projet Hamma/Hussein Dey et de la Casbah. Féru de lecture et d'écriture, Abderrahmane le poète nous laisse entre autres recueils Un chat est un chat (Marsa, 2001) et Le patrimoine (Onda, 2013). Zakad, le romancier et nouvelliste, nous donne à lire Trabendo (Marsa, 2001), Les jeux de l'amour et de l'honneur (Bibliopolis, 2004), Le vent dans le musée (Alpha, 2006), Le terroriste (Millefeuilles, 2009) et Les amours d'un journaliste (ACA, 2013). Quant au "plus beau bébé d'Algérie", conscient de l'importance de la lecture dans la vie d'un enfant et surtout face à ce manque très fortement ressenti dans la littérature jeunesse, il écrit dans une de ses correspondances qu'il adressait régulièrement aux journaux et à ses amis : "Abderrahmane Zakad a écrit des livres pour enfants et adolescents que l'on ne trouve pas sur les étals des librairies. Pourtant, ces livres ont été aidés par le ministère de la Culture : L'enfant et la mer, en français et en arabe, destiné aux collèges et aux lycées en deux versions et selon les niveaux". Zakad, l'urbaniste aussi, agitait souvent le drapeau rouge pour alerter du danger qui guettait la cité car, disait-il : "Les institutions conçoivent l'habitat d'abord comme élément central des politiques de développement urbain alors que c'est sur l'homme qu'il convient d'adosser le développement parce que c'est lui que cela concerne, c'est-à-dire son éducation, sa formation et sa prise de conscience vis-à-vis de la nature et vis-à-vis de l'espace où il vit." Abderrahmane, le "communicateur", ne cessait de souligner l'importance de l'acte de communication pour informer et sensibiliser autrui : "On peut avoir les meilleures lois, les meilleurs spécialistes, si on ne fédère pas la population, on ne fait rien. L'isolement est préjudiciable." Il appelait ainsi à "une politique de la ville" qui tendrait à associer la population à toutes les démarches et innovations au lieu de l'exclure et en faire un "ennemi du progrès." Pour revenir à son dada fétiche, la culture, le défunt Abderrahmane Zakad, qui se disait lui-même "agitateur culturel", n'avait de cesse d'interpeller les concernés sur ce qu'il jugeait être de graves dérives. L'homme de culture est parti, mais ses écrits demeureront pour la postérité...
Samira Bendris

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