Après la reprise de Fallouja, l'objectif maintenant est le principal fief de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique, à savoir Mossoul. Une stratégie de reprise de Mossoul, dans le nord de l'Irak, est en voie de finalisation pour déloger l'organisation terroriste de cette ville qu'elle occupe depuis juin 2014. C'est dans ce cadre qu'intervient la visite du chef du Pentagone Ashton Carter, la quatrième en presque un an, à Bagdad. Elle a été essentiellement consacrée à la préparation de la stratégie pour reprendre la ville de Mossoul qui, si elle venait à tomber, constituerait le coup de grâce de Daech en Irak, mais également en Syrie. En effet, cette question a été au centre des discussions d'Ashton Carter, hier à Bagdad, avec le Premier ministre Haider Al-Abadi et son homologue Khaled Al-Obeidi, outre la lutte d'une manière générale contre ce groupe terroriste. Le chef du Pentagone avait déclaré aux journalistes à bord d'un avion militaire avant son arrivée en Irak qu'il "discuterait avec M. Abadi et nos commandants sur place des prochaines étapes de la campagne, notamment la reprise de Mossoul", et que l'objectif ultime de cette visite est "la reprise par les forces de sécurité irakiennes de la totalité du territoire irakien, mais Mossoul en constitue bien sûr la plus grosse partie." Il y a lieu de noter que cette visite du patron de l'armée américaine survient deux jours après la reprise par les forces irakiennes d'une base aérienne à quelque 60 km au sud de Mossoul. Cette infrastructure est considérée comme une étape cruciale en vue de la bataille pour la reconquête de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, qui est tombée aux mains de l'Etat Islamique en juin 2014. Ce fut l'occasion pour le chef du Pentagone d'annoncer l'arrivée prochaine de 560 soldats américains supplémentaires en Irak pour aider dans la lutte contre l'Etat islamique (EI). Cet accroissement des effectifs militaires américains portera à plus de 4 600 le nombre de militaires des Etats-Unis déployés en Irak essentiellement pour des missions de formation des troupes irakiennes. Cela montre la détermination de Washington à venir à bout l'organisation terroriste d'Abou Bakr Al-Baghdadi, dont de nombreux responsables militaires ont été tués récemment à Fallouja par des tirs de drones. Jusqu'à maintenant, la lutte contre Daech a permis de reconquérir, selon le Pentagone, 45% du terrain que les terroristes contrôlaient en Irak depuis 2014 et 20% des régions occupées par le même groupe en Syrie. Au Pentagone, on se félicite du succès des premières "10 étapes" de la campagne anti-EI, qui incluent la reprise de plusieurs villes importantes, notamment Ramadi en Irak et Al-Chaddadi, une ville du nord-est syrien qui était un fief de l'EI. Il n'en demeure pas moins qu'en dépit de tous ces revers sur le terrain, la capacité de frappe de l'organisation terroriste n'a pas été réduite. Elle riposte par des attaques dévastatrices en Irak et ailleurs dans le monde. L'attentat-suicide commis par un de ses kamikazes le 4 juillet à Bagdad, et qui a fait près de 300 morts, est l'un des plus sanglants qu'ait connu l'Irak depuis l'invasion américaine du pays en 2003. À signaler également l'arrivée hier, à Bagdad, le jour-même qu'Ashton Carter, du ministre canadien de la Défense, Harjit Singh Sajjan, pour apporter le soutien de son gouvernement à la lutte anti-terroriste. Il réaffirme l'engagement de son pays au sein de la coalition internationale opérant en Irak sous le commandement américain pour venir à bout de Daech. Merzak Tigrine