L'ordonnance "spontanée" du juge d'instruction portant libération du général serait liée à son état de santé sur lequel ses avocats avaient alerté, samedi, lors de leur point de presse. Le juge d'instruction a signé, hier, spontanément, une ordonnance portant libération provisoire du général à la retraite Hocine Benhadid, pour des raisons de santé, avons-nous appris auprès de ses avocats. "C'est un moment très fort. Je suis tout ému. Le général Benhadid a été libéré grâce à la mobilisation des médias. Il pourra ainsi se soigner convenablement", commente son avocat Khaled Bourayou. D'autres sources précisent que la décision de libérer le général à la retraite a été prise en coordination avec le procureur général d'Alger. "Nous avons fait une nouvelle demande de liberté provisoire dimanche 3 juillet. Elle a été rejetée. Nous avons fait un appel qui n'a pas encore été programmé. L'essentiel est que Benhadid est libre", nous déclare, pour sa part, Me Mustapha Bouchachi. Il ajoute : "Espérons que ce dossier sera fermé une fois pour toutes car nous considérons que le général Benhadid a exprimé une opinion qui ne devait en aucun cas entraîner 10 mois de détention préventive. Nous sommes soulagés d'apprendre sa libération, vu son état de santé et pour les besoins de sa famille." Selon nos informations, la défense de Hocine Benhadid n'a reçu aucune notification de sa libération. Ses avocats ont appris la nouvelle par sa famille, hier, en début d'après-midi. La veille, une rumeur circulait même sur le changement de son lieu de détention. Ce qui a motivé le déplacement de son troisième avocat, Me Bachir Mecheri, dans la matinée du même jour, à la maison d'arrêt d'El-Harrach. Il faut rappeler que samedi dernier, soit au lendemain de la fête de l'Aïd el-Fitr, le collectif de défense a organisé une conférence de presse pour faire part de sa grande préoccupation quant à l'état de santé du général à la retraite, souffrant d'une tumeur de la prostate et d'une hernie discale. Ses avocats ont soutenu qu'il faisait "l'objet d'un projet d'homicide prémédité". Me Bachir Mecheri est allé jusqu'à menacer d'engager des poursuites contre le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, dans le cas où il arriverait malheur au général à la retraite. Me Mecheri était convaincu que la mise en détention préventive de Hocine Benhadid n'entrait pas dans le cadre des procédures de l'instruction, dès lors qu'en 10 mois de prison, il n'a été entendu qu'une seule fois, durant une heure et demie, par le juge d'instruction sur le fond de l'affaire. Le général à la retraite Hocine Benhadid est poursuivi pour "entreprise de démoralisation de l'armée" après ses déclarations à Radio Maghreb sur un certain nombre de personnalités dont le chef d'état-major, Gaïd Salah, et Saïd Bouteflika. Il a été interpellé en octobre dernier, en fin de journée, près de son lieu de résidence de Ben Aknoun, avant d'être emmené vers la brigade de gendarmerie de Chéraga. À ce jour, aucune plainte engagée contre lui ne figure dans son dossier judiciaire. Nissa Hamadi