Lors d'une rencontre avec les syndicats des enseignants et chercheurs, Tahar Hadjar, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), a appelé hier les partenaires sociaux et les organisations estudiantines à contribuer à l'encadrement de l'opération des inscriptions universitaires et à l'orientation des étudiants, qui démarrera demain. Cette rencontre trimestrielle qui avait pour objectif d'informer les partenaires sociaux des décisions prises et d'écouter leurs préoccupations, a été l'occasion pour le ministre d'annoncer le début de concrétisation de certaines recommandations de la Conférence nationale d'évaluation du système LMD, tenue les 12 et 13 janvier dernier. La première décision qui oblige les étudiants du mastère du système LMD à passer un concours pour la préparation du doctorat vise à unifier les différents systèmes d'enseignement. À ce propos, Tahar Hadjar a tenu à réitérer que "cette mesure ne concerne pas les étudiants du magistère qui restent soumis à l'ancien régime pendant la période de transition (qui prend fin en 2018, ndlr) et à l'issue de laquelle tout le monde adhérera à un seul système d'enseignement". "Soit, un seul diplôme de licence, un seul mastère, un seul doctorat, et non pas plusieurs diplômes qui créent une anarchie pour les étudiants et l'environnement social et économique", a souligné M. Hadjar, ajoutant que le souhait est que "nos diplômes soient clairs, lisibles et connus d'avance". La deuxième décision concerne les enseignants devant bénéficier de la réhabilitation. Elle se fixe pour objectif de régler le problème d'encadrement généré par les départs en retraite et la baisse du nombre de doctorats. Le ministre a annoncé le retour à l'ancienne méthode et l'abandon de l'obligation de soutenance et de commissions. "Pour qu'il soit promu, l'enseignant doit réunir un certain nombre de conditions", a-t-il indiqué, précisant qu'"une attention particulière a été accordée au côté pédagogique" et, notamment, à la recherche. Les démarches ont été facilitées par l'instauration de deux sessions de réhabilitation, l'une au milieu de l'année et l'autre en fin d'année, de même pour la commission nationale des enseignants, a encore précisé M. Hadjar, qui indiquera que cette question fera l'objet d'une note ministérielle avant septembre prochain. Lors des débats ayant réuni le ministre avec les partenaires sociaux, notamment le Cnes (enseignants du supérieur), le Snechu (hospitalo-universitaires), le Sneu (enseignants-universitaires), et le SNCP (chercheurs-permanents), le coordinateur du premier syndicat nommé, Abdelkrim Rahmani, a estimé plus urgentes d'autres décisions, visant à prendre en charge les revendications socioprofessionnelles, notamment le dossier de la carrière et celui du logement. "L'enseignant doit être motivé pour prendre en charge les 1 600 000 étudiants, dont 600 000 pour la seule première année, pour cause de déficit d'enseignants", a-t-il dit. Ce à quoi le ministre a répondu en insistant sur le problème de la durabilité du poste d'enseignant assistant. Il devait conclure que, grâce aux dernières augmentations, "le professeur conférencier qui a un rôle magistral dispose d'un des plus hauts salaires du pays". Amar Rafa