Les Espagnols ont voté, dimanche, en faveur du référendum sur la Constitution européenne qui ouvre une série de dix consultations similaires dans l'Union européenne. Mais, si le “oui” a remporté 76,73% des suffrages, le taux de participation était de 42,32%, le plus bas taux de participation de toute l'histoire de l'Espagne. “Le soutien que nous avons obtenu aujourd'hui dans ce référendum en faveur de la Constitution européenne rend l'Espagne plus forte en Europe et rend l'Europe plus forte”, a commenté le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui s'est déclaré satisfait que 14 millions d'électeurs se soient rendus aux urnes. Selon les données du ministère de l'Intérieur, 76,73% des électeurs ont voté “oui”, 17,24% “non”, et 6,03% ont voté blanc. La participation au référendum s'est située à 42,32%, soit un taux inférieur à celui des élections au Parlement européen de juin 2004, qui avaient mobilisé 45,1% des électeurs. Il est à signaler que la grande majorité des Espagnols ne s'est pas sentie concernée par l'enjeu de ce référendum, malgré une campagne électorale dynamique en faveur du oui, menée par les deux grands partis espagnols (PSOE et Parti populaire), cependant, le texte constitutionnel reste méconnu pour près de 55% d'entre eux. Dimanche, à la sortie des urnes, les avis étaient partagés. À l'instar de cette militante du Parti populaire (PP) de droite qui hésitait entre suivre les consignes de son leader, Mariano Rajoy, en faveur du oui et être fidèle à l'ancien chef du PP, José Maria Aznar, opposé au texte de Valéry Giscard d'Estaing. L'attitude abstentionniste, défendue par l'Eglise espagnole comme “option légitime”, a suscité également le doute chez l'électorat conservateur. Par ailleurs, certains communistes ont opté pour le vote nul, ne sachant choisir entre la thèse de la coalition de gauche, partisane du non, et celle des socialistes. En Catalogne, gouvernée par une alliance socialiste indépendantiste, le vote de la gauche balançait entre le non revendiqué par les nationalistes républicains et le oui des socialistes. Il est à noter, également, qu'avant même l'annonce des résultats, l'abstention faisait déjà l'objet d'une polémique entre les deux grands partis. Le principal parti d'opposition, le Parti populaire, considérait que la participation serait “acceptable” à partir de 50%. En dessous de ce seuil, la droite espagnole estimait qu'il s'agirait d'un “échec cuisant” pour le gouvernement Zapatero. N. A./Reuters