Les communes communistes de la Seine-Saint-Denis continuent de consulter leurs habitants sur le vote des étrangers. Saint-Denis il y a deux mois, Stains dimanche et bientôt Le Blanc-Mesnil, Aubervilliers, La Courneuve et Bobigny. Les unes après les autres, les villes communistes de Seine-Saint-Denis organisent leur référendum sur le droit de vote des étrangers, quitte à défier la loi en faisant participer les habitants non-Européens. Première à lancer le mouvement, la ville de Saint-Denis a organisé le 26 mars un référendum auquel ont participé un tiers des électeurs : résultat, un oui massif (64,11% des voix) en faveur du droit de vote et d'éligibilité des étrangers. 2500 résidents étrangers s'étaient inscrits sur les listes électorales complémentaires ouvertes par la mairie. Dimanche, c'est à Stains que les habitants seront invités à s'exprimer sur deux questions : l'une sur la participation des étrangers aux élections locales, l'autre portant sur toutes les élections. Le maire de la ville, Michel Beaumale, a décidé de maintenir la consultation bien qu'elle ait été jugée illégale par le tribunal administratif de Cergy, en raison de la participation d'étrangers extra-communautaires, tout comme l'avait été celle de Saint-Denis. « En vertu de ce jugement, je pourrais être suspendu de mes fonctions de maire. Mais il me semble important d'organiser ce type de consultations pour qu'enfin la question soit mise à l'ordre du jour. La France sera bientôt le dernier pays de l'Union européenne à ne pas avoir accordé le droit de vote aux étrangers aux élections locales », affirme le maire. Il y a quatre ans, Michel Beaumale, auteur en 1999 d'un « appel aux maires de France » en faveur du vote des étrangers, avait choisi d'organiser une consultation en demandant à la population extra-communautaire de participer. La Courneuve, très touchée par les émeutes, organisera elle aussi une votation le 24 juin prochain. « Les événements de novembre ont compté dans la décision de la ville d'organiser un vote. Dans nos villes, les jeunes voient leurs parents exclus des droits civiques alors qu'ils vivent ici depuis des dizaines d'années. C'est un signe que nous leur envoyons », affirme le maire d'Aubervilliers, Pascal Baudet. De nombreuses autres villes, détenues par le Parti communiste, emboîteront le pas à Saint-Denis cet été.