Adieu au plan quinquennal de croissance économique Le gouvernement face à la crise financière que connaît le pays depuis plus d'un an et demi est en train de recourir à des palliatifs pour couvrir les dépenses publiques, les ressources budgétaires étant en forte baisse. Premier palliatif : le gouvernement a eu recours au premier semestre 2016 au gel des paiements des situations de travaux qui a pénalisé principalement les entreprises du BTPH, en particulier Cosider et les petites et moyennes entreprises du secteur de la construction. La situation vient d'être débloquée en juillet, mais en partie. Il est clair que face au manque de ressources financières suffisantes, l'Exécutif a réduit les dépenses d'investissement en 2016, maintenant le budget de fonctionnement presque à son état pour des raisons sociales. L'important est de ne pas toucher aux salaires et aux emplois des fonctionnaires. Si la baisse des prix du pétrole se maintient, il faut s'attendre à des coupes beaucoup plus importantes : une réduction drastique du budget d'équipement. Comme le secteur de la construction est l'une des locomotives du développement économique du pays, la diminution des dépenses d'investissement entraînera une baisse de la croissance économique, des licenciements et partant une aggravation du chômage. Si des arbitrages ne sont pas opérés et si de grandes entreprises comme Cosider sont pénalisées par les restrictions budgétaires, on risque également de ne pas compter sur ces relais de croissance lorsque la machine économique redémarrera. Second palliatif : l'Exécutif puise dans les comptes d'affectation spéciale pour couvrir les dépenses publiques. Ce qui constitue une entorse à l'orthodoxie budgétaire. Troisième palliatif : une instruction de Sellal somme les établissements publics administratifs et les collectivités locales à réduire de 50% leur budget. Du coup, cette restriction dans les dépenses va vider les caisses des communes et donc entraîner une plus grave dégradation de la qualité des services fournis par les communes aux citoyens. En somme, l'Exécutif au lieu de recourir à une amélioration des recouvrements fiscaux et un élargissement de l'assiette fiscale, en un mot une amélioration des recettes fiscales ordinaires, utilise des solutions de facilité tentant à tout prix de préserver la paix sociale mais au détriment de l'investissement compromettant ainsi l'atteinte des objectifs de croissance économique et de préservation de l'emploi. Si le gouvernement garde ce cap, il faut s'attendre en 2017 en de cas de poursuite de la chute des prix du pétrole à des mesures d'austérité plus graves qui toucheront la majorité des citoyens et des coupes plus importantes dans le budget d'équipement qui pénaliseront un pan important du tissu économique du pays : le secteur des infrastructures. Le gouvernement a déjà dit adieu au plan de croissance 2015-2019 en raison de ces restrictions dues à un manque d'argent, il dira adieu à la paix sociale s'il ne met pas en œuvre rapidement des solutions adéquates allant dans le sens d'une augmentation importante des recettes fiscales de l'Etat et une mobilisation des capitaux des nationaux résidant en Algérie ou à l'étranger. Ces solutions ne donneront des fruits que si tout incite dans le pays à la confiance en nos gouvernants et à l'efficience de leurs politiques publiques.